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"The Father" : le film aux deux Oscars de Florian Zeller examine de l'intérieur la maladie d'Alzheimer

Récompensé pour son scénario et l’interprétation d’Anthony Hopkins, le film est très attendu sur les écrans le 26 mai.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Olivia Colman et Anthony Hopkins dans "The Father" de Florian Zeller (2021). (SEAN GLEASON / ORANGE STUDIO CINEMA : UGC DISTRIBUTION)

Après son succès international, la pièce The Father devrait être tout aussi triomphale au cinéma, auréolée de ses deux Oscars, pour son scénario et l’interprétation d’Anthony Hopkins. Florian Zeller a lui-même adapté son texte pour l’écran avec Christopher Hampton (Les Liaisons dangereuses, de Stephen Frears). Filmé du point de vue d’un vieillard atteint de la maladie d'Alzheimer : une vision de l’intérieur qui ausculte une pathologie mystérieuse, sur les écrans, mercredi 26 mai.

Film cerveau

Veuf, Anthony (Anthony Hopkins) vit chez sa fille en croyant qu’il est chez lui. Quand elle arrive, il ne la reconnaît pas, tout comme son gendre. L’effacement de ses souvenirs le rend étranger, il soutient sa réalité des faits, et cherche à convaincre ses proches qu’ils se trompent, alors que se jouent les derniers jours de sa vie.

L’Oscar du scénario décerné à The Father récompense une construction dramatique qui oscille constamment entre deux réalités. La version qu’Anthony soutient face à sa fille et son entourage convainc le spectateur. Aussi, il le commence tel un thriller psychologique. Qui dit vrai ? Les arguments du vieillard tiennent tout autant que ceux qui les réfutent, et leur exposé par Zeller, selon l’ordre du montage, participe de la crédibilité de chacun. Jeu de l’esprit, la forme sert avec la plus grande pertinence le sujet du film, la maladie d'Alzheimer. N’y a-t-il rien de plus fragile que les souvenirs ?

Altération de la conscience

Anthony Hopkins rencontre un de ses plus beaux rôles, et il justifie son Oscar par la sobriété de jeu, avec ses petites folies, et l’ambiguïté qu’il apporte au personnage. Florian Zeller lui destinait le rôle. Sa fille Anne (Olivia Colman) est sensiblement différente à l’image, selon le point de vue exposé par son père, ou par elle. Deux réalités qui participent à la confusion créée chez le spectateur.

Imogen Poots, Olivia Colman et Anthony Hopkins dans "The Father" de Florian Zeller (2021). (SEAN GLEASON / ORANGE STUDIO CINEMA : UGC DISTRIBUTION)

Cette belle idée de mise en scène s’ajoute à la maîtrise du huis-clos, jamais pesant. Ce sont les regards alternatifs portés sur l’appartement qui dynamisent l’espace. Le filmage qu’en donne Florian Zeller reste focalisé sur les personnages, mais la construction et le montage attisent tout le mystère de la situation, sans jamais lâcher l’attention. L’auteur et cinéaste aboutit à l’auscultation d’une logique devenue autre, toute aussi cohérente, mais à la recherche de son origine passée.

l'affiche de "The Father" de Florian Zeller (2021). (UGC DISTRIBUTION)

La fiche

Genre : Drame
Réalisateur : Florian Zeller
Acteurs :  Anthony Hopkins, Olivia Colman, Mark Gatiss
Pays : France / Grande-Bretagne
Durée : 1h38
Sortie : 26 mai 2021
Distributeur : UGC

Synopsis : la trajectoire  d’un homme de 81 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous nos yeux, et celle d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses.

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