"This is not a love story"… mais un film aussi drôle que bouleversant !
En adaptant "Me and Earl " de Jesse Andrews, Gomez-Rejon se consacre à la description de la vie lycéenne, avec une vision quasi géopolitique des forces en présences. Les territoires des gothiques, des dealers, des groupes de filles, des sportifs… Greg (Thomas Mann, épatant) s'est construit un personnage passe-muraille, mi-transparent, mi-pote avec chacun. Qui peut, en secret, se livrer à son unique et dévorante passion, le cinéma. Avec son pote Earl, il ré-interprète les grands classiques, avec des bouts de ficelle, de laine et un sens de l'humour bricoleur assez voisin de celui de Gondry.
Les dialogues sont enlevés, le film est délicieusement bavard et nourri d'autodérision.... Rachel entre dans la vie des deux garçons, et là, tout va changer. Elle est malade et le film va se teinter de gravité en réussissant l'exploit de ne jamais perdre son humour et même sa légèreté. Leur nouveau film, les compères vont le consacrer à leur amie. L'heure est grave mais pas question de larmoyer. On se chambre, y compris et même surtout à propos de la maladie.
La caméra s'amuse, créative. Elle bouge, bascule, nous offre des plans étonnants, souvent tournés au grand angle, impeccablement composés. C'est une très belle surprise.
Récompensé par le Grand Prix du Jury et celui du public au dernier festival de Sundance, "This is not a love story" laboure plusieurs terrains avec une grande réussite : le film adolescent, le passage à l'âge adulte, l'hommage amoureux au cinéma… le tout porté par par une bande son remarquable, qui contient quelques pépites. Bref, un film drôle, malin, sympa, qui fait aussi travailler nos lacrymales. De la grâce, de la pudeur, du cinéma.
Drame américain d'Alfonso Gomez-Rejon – Avec Thomas Mann, Olivia Cooke, RJ Cyler et Nick Offerman – Durée : 1h46 – Sortie : 8 novembre 2015
Synopsis : Greg est un lycéen introverti, adepte de l’autodérision, qui compte bien finir son année de Terminale le plus discrètement possible. Il passe la plupart de son temps avec son seul ami, Earl, à refaire ses propres versions de grands films classiques. Mais sa volonté de passer inaperçu est mise à mal lorsque sa mère le force à revoir Rachel, une ancienne amie de maternelle atteinte de leucémie.
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