: Vidéo "La meilleure façon de redonner une identité à un pays en perdition, c'est la culture", estime Albert Dupontel
Dans son dernier film "Adieu les cons", Albert Dupontel dénonce les absurdités de notre société. Brut l'a rencontré.
Dans "Adieu les cons", Albert Dupontel met en scène un informaticien sur la touche, Suze Trapet, une coiffeuse mourante à la recherche de son fils né sous X et M. Blin un archiviste aveugle. Tous les trois se lancent dans une quête administrative pour retrouver l'enfant, tout en faisant face à des absurdités de notre société. Parmi un des moments clés de l'intrigue : le licenciement de JB Cuchas, jugé "trop vieux". Mais pour Albert Dupontel, cette scène n'est pas si banale. "Des scènes comme ça, il y en a tous les jours malheureusement dans notre pays et dans d'autres pays. Il est très compétent JB Cuchas mais il est juste un peu vieux donc forcément, on le pousse à la sortie", explique-t-il.
"Tuer la créativité"
Pour le réalisateur, cela est symptomatique de failles dans l'éducation bien plus lointaines. "Le conditionnement, il commence à l'école. Un enfant est un génie, il sait marcher et il sait parler tout seul et on le met à l'école et bizarrement, il ne sait plus rien faire. Pourquoi ? Parce que l'école cherche absolument à le formater avec un monde extérieur qui s'avère de plus en plus déviant", estime Albert Dupontel lequel considère que formater les enfants risque de "tuer leur créativité". "Il n'y a qu'à voir l'école, avec quel irrespect et quelle insolence sont traités le dessin, la musique, les cours de théâtre… C'est là où on va, en général, pour ne rien faire, j'ai été le premier à faire ça", assume-t-il.
"Transformer l'individu en être productif"
Si Albert Dupontel pointe un schéma dans le système d’éducation des enfants, il ne nie pas l’importance de la connaissance. “Plus on donne de la connaissance aux gens, plus on va solliciter et créer leur esprit critique ce qui est une très bonne chose mais pas forcément quelque chose qui intéresse les dominants donc on subit un enseignement classique en mettant en évidence des valeurs comme les mathématiques, comme d’autres valeurs scientifiques surtout après la fin de la Seconde Guerre mondiale d’ailleurs et qui vont avoir pour but de transformer l’individu en être productif“, lance-t-il.
"Exprimez-vous si vous partagez ces sentiments-là, prenez le contrôle du monde qui arrive"
Mais dans cette tragédie burlesque, c'est aussi un message d'espoir qu'Albert Dupontel veut transmettre… "La meilleure façon de redonner une identité à un pays qui est en perdition, c'est la culture", résume le réalisateur. Selon lui, il faut sortir des schémas qui empêchent de s'épanouir pleinement par la culture. "Il a fallu que je devienne adulte et curieux pour m'intéresser à Balzac que pourtant j'avais étudié à l'école mais qui ne m'intéressait pas tel qu'on me l'avait présenté", se souvient le réalisateur. Il conclut : "Libérez-vous, libérez-vous des autres, libérez-vous du regard des autres et soyez vous-mêmes."
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