Virginie Efira a "20 ans d'écart" avec Pierre Niney
De David Moreau (II) (France), avec : Virginie Efira, Pierre Niney, Gilles Cohen, Amélie Glenn, Charles Berling - 1h32 - Sortie : 6 mars
Synopsis : Alice Lantins a 38 ans. Elle est belle, ambitieuse et fait preuve d’une impeccable conscience professionnelle au point d’en oublier sa vie privée. Bref, elle a tout pour devenir la prochaine rédactrice en chef du magazine « Rebelle ». Tout sauf son image de femme coincée. Mais lorsque le jeune et charmant Balthazar, à peine 20 ans, va croiser le chemin d’Alice, le regard de ses collègues va inexplicablement changer. Réalisant qu'elle détient la clef de sa promotion, Alice va feindre la comédie d’une improbable idylle.
« Femme cougar », voilà le terme à la mode sur lequel surfe le film de David Moreau, pour désigner une femme de quelque vingt ans plus âgée que son amant. C’est tout le sujet de « 20 ans d’écart », mais qui passe complètement à côté, pour s’approprier une clientèle sur laquelle on ratisse large, des ados qui fantasment sur la femme de 40 ans, aux adultes concernés par le sujet…
Celui-ci aurait pu donner une comédie tout à fait appropriée. Le problème vient du fait que le cinéaste a choisi Virginie Efira, splendide femme de 38 ans, qui décrébilise totalement la différence d’âge entre les deux amants. Et plus le film avance, plus elle rajeunit visiblement à l’écran, pour, à la fin, ne plus avoir de différence d’âge, ou à peine, avec Pierre Niney, figure montante du cinéma français, plus jeune sociétaire de la Comédie française, bientôt dans la peau d’Yves Saint-Laurent dans le biopic de Jalil Lespert. Le message serait-il alors que quand on aime, la différence d'âge s'efface ? Peut-être, mais le procédé semble artificiel. David Moreau est visiblement tombé amoureux de son actrice qu’il filme et valorise trop : belle, pleine de charme, sexy. Alors qu’il fallait souligner la différence d’âge, il l’efface : donc, hors sujet. Assez du parisianisme !
Moreau n’en manque pas moins de talent, dans la verve dont il abreuve son film, par le rythme et son glamour, qui se référent à la comédie sentimentale anglo-saxonne. Normal, ses films précédents (plutôt dans le genre horrifique) étant plutôt efficaces. A bonne école, il passe toutefois à côté de l’humour décalé, ironique, voire cynique, qui alimente le genre, préférant tomber dans les clichés français, notamment la différence de classe sociale et le parisianisme.
Assez de ces films, où « elle » est rédactrice en chef d’un magazine en vogue et « lui », en l’occurrence, le fils d’un présentateur de télévision qui roule en Lamborghini. C’est à croire que toute la société française, à de rare exceptions près, est composée de publicitaires, d'avocats, de journalistes qui habitent le VIIIe arrondissement de Paris. C’est pourtant en eux que les spectateurs se retrouvent, parce que rêvés. Une des raisons, sans doute, pour laquelle « 20 ans d’écart » va faire un carton au box-office.
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