"Week-end Royal" : Bill Murray princier
De Roger Michell (Grande-Bretagne), avec : Bill Murray, Laura Linney, Samuel West, Olivia Colman - 1h35 - Sortie : 27 février
Synopsis : Juin 1939, le Président Franklin D. Roosevelt attend la visite du roi George VI et de son épouse Elizabeth, invités à passer le week-end dans sa propriété à la campagne. C’est la première visite d’un monarque britannique aux Etats-Unis. La Grande-Bretagne se prépare à entrer en guerre contre l’Allemagne et espère obtenir l’aide américaine. Les bizarreries et l’étrange mode de vie du président étonnent les souverains. En ce week-end royal, pris entre les feux de sa femme, sa mère et sa secrétaire, les affaires internationales ne sont pas vraiment la priorité de Roosevelt davantage intéressé par sa relation avec sa cousine Daisy.
Monarchie et République
Si le sujet de « Week-end royal » relate un épisode historique des plus sérieux – la première visite de monarques britanniques aux Etats-Unis, dans un contexte particulièrement dramatique -, le film est, lui, traité sur le ton de la comédie. L’humour émane du fossé existant entre les mœurs de la présidence américaine et l’importance du respect de l’étiquette chez le couple royal, bien obligé de s’adapter.
Bill Murray compose de ce point de vue un Franklin Delano Roosevelt savoureux, léger et plein de malice, encombré par sa vieille mère qui lui interdit de boire, et confronté à une épouse libertaire, allant jusqu’à habiter sous un autre toit que le sien. Il ne se prive pas de son côté d’avoir plus d’une incartade, et son escapade avec sa jeune cousine Daisy est un joli moment bucolique… qui aura aussi ses limites.
Petit bout de la lorgnette
C’est une des bonnes idées du film, de raconter cette histoire du point de vue de Daisy. Elle instaure une distance avec l’Histoire, décrite du petit bout de la lorgnette. Ce qui donne beaucoup de charme à « Week-end royal », nimbé d’une lumière solaire, comme si pointait les derniers rayons d’un âge d’or en train de s’éteindre. Ou la relations d’anecdotes savoureuses, comme le pique-nique, où l’on offre aux souverains de vulgaires hot-dogs et que l’on oblige à assister à une danse indienne, décidément peu protocolaire.
Un tel sujet, traité sur ce ton, est bonifié par le parti-pris de la mise en scène académique de Roger Michell, avec sa reconstitution soignée, ses costumes impeccables, ses décors cosys, ses lumière chaleureuses. L’ensemble provoque un ravissement enlevé, un vrai petit bonheur, gai et léger, avec en toile de fond une tragédie latente. Délicieux.
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