"Star Trek Into Darkness" : J.J. Abrams, super-héros du cinéma
L'héritier de George Lucas et Steven Spielberg fait son retour sur grand écran. Portrait.
Le capitaine Kirk et son acolyte Spock sont de retour. Star Trek Into Darkness sort mercredi 12 juin dans les salles. Aux commandes de cette énième épopée intergalactique à bord de l'Enterprise : J.J. Abrams. Le réalisateur récidive après avoir signé en 2009 le premier épisode de l'opération "coup de frais" de la saga. Une manière de s'imposer davantage comme une figure incontournable de la science-fiction.
1Un prolifique créateur de séries télé
Difficile d'échapper aux productions de Jeffrey Jacob Abrams. A 46 ans, le scénariste et réalisateur a fait ses armes sur petit écran et a multiplié les succès télévisés. Piqûre de rappel pour les cancres : les affres de Felicity, adolescente aux cheveux frisés, c'est lui. Les cheveux rouge pétant de l'espionne Jennifer Garner dans Alias, c'est toujours lui. Les phénomènes inexpliqués de Fringe, achevée en janvier, c'est encore lui. Mais son nom s'associe surtout à Lost : les disparus, série qu'il a cocréée et qui est devenue un succès planétaire.
J.J. Abrams peut remercier le petit écran : c'est lui qui a lancé sa carrière cinématographique. En 2004, il est remarqué par Tom Cruise grâce au scénario d'Alias. L'acteur, qui a pour ambition de produire un nouveau Mission : Impossible, approche le réalisateur. Ce dernier finit par passer derrière la caméra pour Mission : Impossible 3 et met le pied dans la porte de la grande famille du cinéma.
2Steven Spielberg comme père spirituel
Celle-ci finit par lui ouvrir les bras. Ainsi, en 2011, J.J. Abrams touche un (premier) rêve de gosse : son film de science-fiction Super 8 sort sur les écrans ; il est produit par Steven Spielberg, une de ses icônes. "Travailler avec [lui] était un rêve, et j'étais un peu nerveux car c'était l'un de mes héros quand j'étais plus jeune", explique le fan des Dents de la mer au Hollywood Reporter (en anglais).
Le long métrage rend hommage au cinéma fantastique des années 1980 et plus précisément au maître Spielberg, lequel a, comme le héros, tourné en Super 8. Outre des références à E.T. l'extraterrestre, le film montre une catastrophe ferroviaire, un élément également présent dans Rencontres du troisième type. (Notons au passage l'effet "Lens Flare", procédé devenu la marque de fabrique de J.J. Abrams et très souvent moqué par ses fans.)
3L'idole des nerds
Ces dernières années, J.J. Abrams s'est imposé de manière nette dans le paysage hollywoodien. En témoignent les nombreux clins d'œil présents dans 40 ans, mode d'emploi, film de son rival Judd Apatow. L'aînée de la famille y campe une adolescente accro à Lost. Ce qui fait bondir sa mère, interprétée par Leslie Mann : "J.J. Abrams bousille la vie de notre fille, je hais ce putain de nerd !"
Cette réplique révèle surtout ce qui fait le succès de J.J. Abrams "le nerd" (l'enfance solitaire de ce passionné de science-fiction le distingue du geek) : il a su séduire ce public, en se voyant notamment confier les manettes du premier Star Trek nouvelle génération, en 2009. Sa capacité à faire revivre une franchise vieillissante a conquis les Trekkies, les fans de la saga.
Ses méthodes sont aussi pour beaucoup dans cette réussite. "J'ai regardé les épisodes, beaucoup étudié, regardé les films, parlé aux gens", détaille-t-il au blog Hero Complex du Los Angeles Times en évoquant Star Trek Into Darkness. Son équipe, la même sur tous les films, parachève le tableau : "Nous avons un producteur, Bob, qui est un vrai Trekkie et un autre, Bryan Burk, qui n'a jamais vu un épisode de la série. C'était un bon équilibre." Résumé de L'Express : "Le coup de génie de J.J. Abrams, c'est d'avoir non pas copié fidèlement la série d'origine, mais d'en avoir extrait les codes pour mieux les réinterpréter."
4La consécration "Star Wars"
Ajoutez à cela la maîtrise des nouvelles technologies, et J.J. Abrams passe pour un réalisateur incontournable dans le domaine de la science-fiction, à l'instar de George Lucas. Le nouvel opus de Star Trek, tourné en 3D et Imax, révèle ainsi l'étendue de ses talents. Il en vante les mérites sur la chaîne américaine USA Today.
Tout cela explique pourquoi les studios Disney lui ont confié, début janvier, la réalisation du septième épisode de l'autre saga intergalactique, Star Wars, qui sortira en 2015. Nouveau rêve (bientôt) exaucé du réalisateur : "Enfant, Star Wars était bien plus mon truc que Star Trek", indiquait-il en 2009.
Le nouvel opus des aventures de Kirk et Spock semble bien constituer une répétition générale avant l'épisode 7, attendu au tournant par des milliers de fans. Pour patienter, ces derniers guetteront la nouvelle apparition (fugace) du robot R2-D2 dans Star Trek Into Darkness. Le fan J.J. Abrams l'a une nouvelle fois glissé dans son film, note le site Cinemovies.
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