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"Le Livre de Boba Fett" : la traversée du désert du nouveau western galactique de Star Wars

La série diffusée sur Disney+ depuis le 29 décembre narre les aventures du chasseur de primes, personnage secondaire de la trilogie originelle de Star Wars. Dans un style western galactique proche de "The Mandalorian", la nouvelle production de Disney oscille entre belles trouvailles et lourdeurs.

Article rédigé par Camille Belsoeur
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 6min
Le chasseur Boba Fett est le héros de la nouvelle série Star Wars.  (THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE)

Depuis sa réapparition dans la série The Mandalorian, les fans de la saga Star Wars savaient que le légendaire chasseur de primes Boba Fett n’était pas mort dans les entrailles du Sarlacc, affreuse créature des sables, dans Le Retour du Jedi, film de la trilogie originelle. Le Livre de Boba Fett, la nouvelle série de l’univers Star Wars diffusée depuis le 29 décembre sur Disney+, raconte les aventures du chasseur de primes sur Tatooine. Avec le même cadre temporel que The Mandalorian, la première série live Star Wars qui compte déjà deux saisons avant une troisième à venir.

La série s’ouvre avec Boba Fett, interprété une nouvelle fois par l'acteur Temerua Morrison, qui dort dans un caisson médical dans l'ancien palais de Jabba le Hutt sur Tatooine. Il rêve de ce qui lui est arrivé après avoir été projeté dans la gueule du Sarlacc - sa lutte pour quitter les entrailles du monstre, puis sa capture par les Tuskens - et se projette son règne de nouveau chef de la pègre locale après avoir pris le trône de Jabba. Car oui, le chasseur de primes a changé de vie. Mais prendre le pouvoir n'est pas une sinécure, et ce sera d'ailleurs le fil rouge de la série. "On ne dirige pas une famille comme on est un chasseur de prime", l'avertit un habitant de Mos Espa. 

Déjà aux manettes de The Mandalorian, le scénariste Jon Favreau poursuit l’immersion de Star Wars dans un style western. Une idée pas incongrue : le père de la Guerre des étoiles, George Lucas, a toujours aimé le désert. Né dans un ranch de Californie, il avait été bercé par la culture de la conquête de l’Ouest, comme le racontait déjà Franceinfo. Une sensibilité qu’il a intégrée dans son œuvre en faisant de la planète des sables Tatooine l’un des décors des deux premières trilogies de la saga. 

Quelques nouveautés diluent l’âme de Star Wars

Il manque cependant au Livre de Boba Fett le même esprit canaille qui hantait le palais de Jabba le Hutt lors de l’apogée du gros vers gluant dans Le Retour du Jedi. On y voyait Han Solo et Luke Skywalker s’introduire dans un palais où se pressaient mille bandits, artistes déglingués, chasseurs de primes ou intrigants. Dans la nouvelle série de la franchise, le palais de Mos Espa sonne vide et Boba Fett, qui habite seul son palais avec la chasseuse de prime Fennec Shand (Meng-Na Wen) n’est pas toujours très crédible dans le costume de Daimyo, le chef de la pègre locale. 

Plusieurs apparitions font également du tort à l’esprit de la saga Star Wars. Dans l’épisode 1, Boba Fett et Fennec Shand tombent dans une embuscade tendue par des tueurs, déguisés en ninjas, qui appartiennent à la Night Wind, une ligue d’assassins d’élite. Si George Lucas aimait incorporer des éléments puisés dans la culture japonaise dans sa grande marmite intergalactique, il y a quelque chose de trop décalé à voir des ninjas attaquer Boba Fett sur Tatooine.

Même chose avec l’apparition dans l’épisode 3 des Modifiés, un groupe de personnages mi-humains mi-cyborgs qui parcourt la planète des sables sur des sortes de Vespa volantes aux couleurs criardes. Il y a une bonne idée quand Boba Fett pousse l’atelier de réparation de ces jeunes débauchés qui aiment se greffer des boulons sous la peau. Mais l’âme de Star Wars se dilue un peu trop dans les décibels dégagés par les véhicules tunés des jeunes cyborgs, façon Power Rangers

 

Les personnages secondaires sont une réussite

De manière générale, Le Livre de Boba Fett rassemble les qualités et les défauts qui s’attachent au développement de l'œuvre de George Lucas par Disney. Il y a le plaisir de découvrir de nouveaux peuples et d’explorer la vie de personnages secondaires des trilogies originelles. Mais il y a aussi l’exploitation commerciale jusqu’à la dernière goutte de l’univers de Star Wars qui pousse parfois les scénaristes à se perdre. 

Dans Le Livre de Boba Fett, le scénariste Jon Favreau est un peu moins imaginatif que ce qu’il avait proposé avec The Mandalorian, même si les passages où Boba Fett gagne peu à à peu la confiance des Tuskens valent le détour. Il y a d’ailleurs un peu d’esprit de Dune dans la façon dont la série documente la survie des Tuskens sous le soleil brûlant, et évoque le commerce des épices auquel se livre les Pykes, un autre peuple qui guerroie sur la planète. 

Le final de l’épisode 4, où une vraie tension fait son retour dans le palais de Jabba le Hutt avec le retour des chefs des parrains de la pègre, offre aussi un nouveau souffle à la série. Dans la plus pure tradition de Star Wars, de nouveaux personnages secondaires truculents font également leur apparition, comme les jumeaux Hutt (un frère et une soeur qui sont des cousins de Jabba) qui débarquent dans Mos Espa au son des tambours. Leur lente venue jusqu’à Boba Fett pour lui cracher quelques menaces vaut plus son pesant de beskar que les scènes de combats qui se succèdent parfois de manière lassante. À mi-chemin (4 épisodes sur 7 ont déjà été diffusés sur Disney+, le 5e sort mercredi 26 janvier), la saison 1 du Livre de Boba Fett a encore le temps de prendre la bonne direction dans le désert de Tatooine. D'autant que les derniers rebondissements promettent une trame narrative plus complexe que prévu... et le retour d'un personnage apprécié du public.

"Le Livre de Boba Fett", mini-série créée par Dave Filoni, Jon Favreau, avec Temuera Morrison, Ming-Na Wen, Alfred Hsing. Un épisode par semaine diffusé chaque mercredi sur Disney+.

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