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"The Artist", Marion Cotillard, Claude Lelouch, Simone Signoret : ces Français qui ont brillé aux Oscars

"Les Misérables", le premier long-métrage du Français Ladj Ly, est en lice pour
les prochains Oscars en catégorie "Meilleur film étranger". L'occasion de
revenir sur les succès, petits et grands, du cinéma français à ce prestigieux
rendez-vous du cinéma mondial.

Article rédigé par franceinfo Culture
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
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L'acteur Jean Dujardin remporte l'Oscar du meilleur acteur pour le film The Artist, le 26 février 2012 à Hollywood (Californie, Etats-Unis), devenant le premier comédien français à obtenir la prestigieuse statuette.   (ROBYN BECK / AFP)

Pour chaque artiste, quel que soit son rôle dans les rouages de la fabrication d'un film, l'Oscar est un rêve. Depuis la création des Academy Awards en 1929, les Français n'y ont pas fait pâle figure : première statuette tricolore, celle de la meilleure actrice, attribuée à Claudette Colbert en 1935 pour le film New York-Miami. Retour sur la belle histoire des Français dans la course aux Oscars. 

"The Artist", le plus gros triomphe français aux Oscars

The Artist, le film en noir et blanc de Michel Hazanavicius sorti en France en 2011, reste à ce jour le plus gros triomphe d'une production française aux Oscars. Nominé dans 10 catégories, ce film produit par le Français Thomas Langmann a raflé cinq Oscars au total en 2012, et a créé un précédent.

En obtenant la plus convoitée des statuettes, celle du meilleur film, The Artist est d'abord devenu le second long-métrage à remporter cette statuette sans être produit essentiellement par des Américains, après Le Dernier Empereur, une co- production franco-sino-italo-britannique qui avait obtenu la récompense en 1988.



Pour son rôle de George Valentin, un célèbre acteur du cinéma muet qui va se faire dépasser par les stars du parlant et finir par sombrer dans la déchéance et l'oubli, l'acteur Jean Dujardin a obtenu l'Oscar du meilleur acteur. Il est ainsi devenu le premier comédien français à obtenir cette récompense.

The Artist, qui est en partie un hommage aux films des années 20, a également reçu trois autres Oscars : celui du meilleur Réalisateur (Michel Hazanavicius), celui de la meilleure Musique (Ludovic Bource) et celui des meilleurs Costumes (Mark Bridges).

Cette comédie romantique était également nommée aux Oscars dans cinq autres catégories dans lesquelles elle a échoué : meilleure actrice dans un second rôle (Bérénice Béjo), meilleur scénario (Michel Hazanavicius),  meilleure direction artistique (Laurence Bennett et Robert Gould), meilleur montage (Anne-Sophie Bion et Michel Hazanavicius) et meilleure Photographie (Guillaume Schiffan).

Des Français en réalisation et des Françaises en interprétation

Les trois derniers nommés français dans la catégorie du meilleur réalisateur sont repartis gagnants. Aux côtés de Michel Hazanavicius, on retrouve Roman Polanski, primé en 2003 pour Le Pianiste et le Franco-Américain Damien Chazelle couronné en 2017 pour La La Land. Côté documentaires, Jacques-Yves Cousteau obtient deux fois le sésame, en 1957 pour Le monde du silence puis en 1965 pour Le monde sans soleil. Le dernier dans cette catégorie à recevoir cette distinction est Luc Jacquet pour La marche de l'empereur (2006).

Mais en interprétation, le jury des Oscars préfère les actrices françaises aux acteurs. Pour les premiers rôles féminins, on dénombre 17 nominations (contre 9 pour les hommes) dont trois lauréates : Claudette Colbert dans New York-Miami (1935), Simone Signoret pour Les Chemins de la haute ville (1960) et plus récemment Marion Cotillard pour son interprétation d'Edith Piaf dans La Môme (2008). Une Edith d'autant plus convaincante avec le maquillage de Didier Lavergne et Jan Archibald, qui repartent eux aussi avec leur statuette. On compte également cinq nommées pour les seconds rôles féminins (contre un seulement dans les seconds rôles masculins) et deux lauréates : Lila Kedrova (Zorba le Grec, 1965) et Juliette Binoche (Le patient anglais, 1997).

Nos Oscars du meilleur film en langue étrangère

La France est également présente aux "Academy Awards" par l'Oscar très convoité du meilleur film en langue étrangère, une catégorie où chaque pays participant envoie un film qui le représente. Les nominations n'ont pas manqué, des Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy (1965) à Un prophète de Jacques Audiard (2010), en passant par Indigènes de Rachid Bouchareb (2007), Au revoir les enfants de Louis Malle (1988) et deux grands Truffaut, Baisers volés (1969) et Le Dernier Métro (1981).

Mais surtout depuis 1949, 17 films français ont obtenu la précieuse statuette. Le réalisateur René Clément est le seul à l'avoir eu deux fois en main dans cette catégorie : en 1951 pour Au-delà des grilles puis deux ans plus tard pour Jeux interdits. Si Le Client de l'Iranien Ashgar Farhadi (en 2017) et Amour de l'Autrichien Michael Haneke (en 2013) sont les plus récentes productions françaises primées dans cette catégorie, il faut remonter à 1993 pour en trouver une autre, Indochine, du réalisateur français Régis Wargnier.

Tous les films français primés n'auront pas laissé la même trace sur le red carpet hollywoodien, mais quelques noms restent inoubliables : Un homme et une femme de Claude Lelouch (1967) pour son romantisme chabada, Le charme discret de la bourgeoise de Luis Bunuel (1973) pour son œil surréaliste, Z de Costa-Gavras (1970) pour l'engagement, Mon Oncle de Jacques Tati (1959) pour sa poésie de l'absurde et, last but not least, La nuit américaine de François Truffaut (1974) pour sa déclaration d'amour au cinéma.

Michel Legrand et Alexandre Desplat : les Français bien notés en musique

La liste des nommés français s'allonge dans les catégories musicales. Maurice Jarre est le premier Français à avoir été primé, dans la catégorie "partition originale" pour Lawrence d'Arabie (1963). L'Académie des Oscars le récompense deux autres fois, pour la partition originale de Docteur Jivago en 1966 puis pour la musique du film La route des Indes (1985). Michel Legrand a également collectionné les statuettes avec trois victoires : pour la chanson The Windmills of Your Mind du film L'Affaire Thomas Crown (1969) pour les musiques et partitions d'Un été 42 (1972) et de Yentl (1984).

N'oublions pas dans cette catégorie le très doué Alexandre Desplat. Nommé neuf fois, le compositeur a décroché deux trophées pour les bandes son de The Grand Budapest Hotel en 2015 et de La Forme de l'eau en 2018. Il concourt cette année pour la musique du film Les filles du docteur March.

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