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"The Suicide Squad" : le réalisateur James Gunn déterminé à redorer son image et celle des super méchants

Le cinéaste a été choisi pour réaliser la suite de "Suicide Squad" sorti en 2016. L'occasion pour lui de se racheter une image après avoir été renvoyé par Disney en 2018 à cause d'anciens tweets jugés problématiques.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
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Le réalisateur James Gunn lors de la première de "The Suicide Squad". (ROBYN BECK / AFP)

Quand James Gunn s'est vu proposer la réalisation du prochain film de super-héros de DC Comics, il ne s'est pas tourné vers une icône comme Superman ou Wonder Woman. Il a choisi le groupe de méchants débraillés et bien moins renommés connus sous le nom de The Suicide Squad.

Au générique de cette sorte de suite de Suicide Squad (2016), où la bande de criminels s'embarquait dans de dangereuses missions pour le compte du gouvernement américain, afin de réduire leurs peines de prison, on trouve des noms familiers, comme le personnage d'Harley Quinn, incarné par Margot Robbie.

Lumière sur des personnages méconnus 

D'autres nouveaux venus sont de parfaits inconnus, comme l'étonnant Polka Dot Man ("l'homme à pois", en français)."J'ai littéralement cherché sur Google : Quel est le super méchant le plus stupide de tous les temps ? et Polka Dot Man était toujours dans les premiers résultats", a expliqué James Gunn.

"Pouvoir prendre un personnage comme ça et lui donner de l'épaisseur a été très amusant pour moi", a confié le réalisateur lors d'une conférence de presse virtuelle avant la sortie du film, prévue vendredi 6 août aux Etats-Unis.

A première vue, la façon dont il a choisi son groupe de voyous semblait peu propice à mettre les cadres de Warner Bros en confiance. Même David Dastmalchian, l'acteur qui l'incarne et fan invétéré de comics, les bandes dessinées américaines, n'avait au départ "pas la moindre idée de qui était Polka Dot Man".

Casting cinq étoiles

Mais à en croire le succès du premier film, aller fouiller dans les tréfonds du monde des comics pour chercher des personnages moins connus est un risque qui peut s'avérer payant. Malgré les mauvaises critiques, Suicide Squad avait récolté plus de 750 milions de dollars au box-office mondial.

Comme lui, The Suicide Squad s'appuie sur un casting de stars. Will Smith et Jared Leto n'y sont plus mais ont été remplacés par John Cena, Idris Elba ou Sylvester Stallone, qui prête sa voix à une créature mi-homme mi-requin.

Selon Idris Elba, jouer Bloodsport, "un personnage à la personnalité moins bien définie", lui a permis d'avoir plus de liberté. L'idée était : "Trouvons un personnage obscur que nous pourrons construire comme notre propre création cinématographique pour Idris", a confirmé James Gunn.

De Disney à Warner

Le film offre un savant mélange entre prise de risque et quête de rédemption, qui n'est pas sans rappeler le parcours de son réalisateur. James Gunn, réalisateur culte et auteur du script de L'armée des morts de Zack Snyder (2004), avait fait une incursion remarquée dans la culture populaire dans les années 2010, avec les films à succès Gardiens de la Galaxie, de Marvel.

Mais en 2018, il avait été brusquement renvoyé par Disney, propriétaire des studios, quand d'anciens tweets dans lesquels il blaguait sur le sida, le viol ou l'Holocauste avaient refait surface. Warner avait sauté sur l'occasion, confiant au réalisateur ses films de super héros DC rivaux.

Après s'être excusé et avoir reçu le soutien d'un grand nombre de figures d'Hollywood, à l'image de Chris Pratt, James Gunn a de nouveau posé ses valises chez Marvel, pour qui il doit réaliser Les Gardiens de la Galaxie 3, prévu pour 2023.

"Tu ne t'attends pas à ce que les gens te soutiennent... Ça a été une prise de conscience pour moi", avait-il récemment confié au New York Times. "Quand Warner Bros vient te voir le lundi suivant et te dit, 'On te veut, James Gunn', tu te dis, ouah, ça fait du bien à entendre."

Prise de risques

Décrivant The Suicide Squad comme un film de guerre façon Les Douze Salopards (1967) saupoudré d'une bonne dose d'humour noir typique des bandes dessinées, le réalisateur a dit avoir "senti la responsabilité de prendre des risques" et éviter d'utiliser "la même vieille structure barbante en trois actes". Pour preuve, le grand méchant du film est une gigantesque étoile de mer rose.

"On dirait bien que les gros films sont ceux que les gens vont aller voir au cinéma" au moment où les restrictions liées à la pandémie ont été allégées, a-t-il ajouté. "Si (ces films) ne continuent pas à prendre des risques et essayer de nouvelles choses, alors les gens ne voudront plus se déplacer dans les salles de cinéma."

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