Thierry Frémaux : les réseaux sociaux nuisent "à l'esprit" du festival de Cannes
"Cela crée une course contre la montre permanente entre les journalistes et ces néocritiques amateurs", ajoute Thierry Frémaux pour qui "faire de la critique, c'est exercer et poser une pensée, ça ne se résume pas à 140 signes écrits à la fin du générique". "A Cannes, pas sûr que les réseaux sociaux fassent du bien à l'esprit général", juge-t-il. "Le degré de fantasme que Cannes suscite n'autorise pas à écrire n'importe quoi. Sur internet, un article est jugé sur son nombre de clics, la civilisation progresse !", déplore le sélectionneur des films de Cannes.
Il répond aussi aux critiques sur la présence grandissante des marques
"Ces insinuations nous ont choqués, comme l'emballement médiatique autour d'un supposé retour au bling-bling alors que c'est la presse elle-même qui met ces sujets à l'honneur, en trouvant bling-bling cette année ce qu'elle jugeait glamour auparavant... Je suis le premier à déplorer qu'on ne parle pas assez de cinéma", explique-t-il. "Gilles Jacob (l'ancien président du festival), qui a fait entrer les marques à Cannes, avait défini qu'un financement privé à 50% du budget était raisonnable", rappelle-t-il. "Pierre Lescure (président depuis 2014) en a prolongé le principe... L'équilibre est strictement le même et nous ne voulons pas, en temps de crise, faire appel à davantage d'argent public. Electrolux est parti, Kering est arrivé. Aucune marque ou logo sur notre affiche, ni sur les écrans : c'est unique au monde pour un événement de cette ampleur", fait-il valoir.
Le jour de l'annonce de la sélection, Pierre Lescure avait annoncé les partenariats, et notamment l'arrivée de Kering (ex-PPR), avant que ne soit dévoilée la liste des films en compétition. La présidence de Pierre Lescure "débute vraiment maintenant. J'ai aussi l'impression que pour moi quelque chose commence. On va faire du bon travail ensemble, ajoute M. Frémaux.
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