"Timbuktu" de Abderrahmane Sissako grand vainqueur des César avec 7 prix
Le César inaugural, récompensant le premier espoir féminin a été remis par Cécile de France et Cédric Klapisch à Louane Eméra, pour son rôle dans "La Famille Bélier" d’Eric Lartigau. Le deuxième César, consacré au meilleur son est revenu à Philippe Welsh, Roman Dymny et Thierry Delor pour leur travail sur "Timbuktu" de Abderrahmane Sissako. Le César de la meilleure photographie a été décerné à Sofian El Fani pour "Timbuktu", récompensé d'une deuxième statuette.
Le César du meilleur premier film a été décerné à "Les Combattants" de Thomas Cailley. Le César de la meilleur actrice dans un second rôle a été décerné à Kristen Stewart pour sa prestation dans "Sils Maria" d'Olivier Assayas. Elle devient la première actrice américaine à remporter la statuette. Le César du meilleur acteur dans un second rôle est revenu des mains de Leila Bekhti et Géraldine Nakach à Reda Kateb, pour "Hippocrate" de Thomas Lilti. La meilleure musique de film originale a été décernée à Amine Bouhafa, pour "'Timbuktu", troisième César décerné au film.
Sur cette remise de prix, un très beau montage d'extraits de films est venu s'inscrire à l'écran, conclut par l'interprétation de "L'Amour en fuite" de Laurent Souchon, chanson écrite pour le film éponyme de François Truffaut par M et Ibrahim Malouf.
Le césar du meilleur film d'animation est revenu à "Minuscule, la valée des fourmies perdues" de Thomas Szabo et Hélène Giraud pour la catégorie long métrage et "Les Petits cailloux" de Chloé Mazlo en court métrage. Le meilleur espoir masculin a été décerné à Kévin Azaïs, pour sa prestation dans "Les Combattants" de Thomas Cailley, deuxième César pour ce film.
Le César des meilleurs costumes a récompensé Anaïs Romand pour "Saint Laurent" de Bertrand Bonello, pour avoir reconstitué les robes de Yves Saint Laurent. A ce sujet, Pierre Bergé, compagnon historique d'Yves Saint Laurent, a qualifié samedi sur Twitter d'"os à ronger" ce César. "YSL Bonello. César du costume. Os à ronger. César de complaisance qu'il ne mérite même pas. Film méchant, homophobe, où seul Ulliel existe", a écrit l'homme d'affaires.
Pierre Bergé a adoubé le film concurrent "Yves Saint Laurent" de Jalil Lespert, pour lequel Pierre Niney a décroché le César du meilleur acteur, mais a combattu le long métrage concurrent de Bonello, lui bloquant l'accès aux archives et robes de la collection. Le meilleur scénario original est revenu à Kessen Tall et Abderrahmane Sissako pour "Timbuktu" de Abderrahmane Sissaco, quatrième César de cette soirée.
Les meilleurs décors sont revenus à Thierry Flamand pour "La Belle et la bête" de Christophe Gans. Le César du meilleur montage a été décerné à Nadia Ben Rachid pour "Timbuktu" de Abderrahmane Sissaco, cinquième prix pour le film.
Le César du meilleur film documentaire a été remis à "Le Sel de la terre" de Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado. Dans une très belle robe, Marion Cotillard est venue sur scène remettre un César d'honneur à Sean Penn, pour sa carrière comme acteur et metteur en scène. "Le génie reconnaitra toujours le génie", lui a-t-elle entre-autre dit. "C'est le cinéma Français qui a fait que le cinéma est au plus haut", lui a-t-il répondu. L'acteur a confié en salle de presse être un grand amateur du cinéma français, notamment des années 70 à aujourd'hui. J'adore particulièrement Gérard Depardieu. J'ai vu tous ses films !" "Je suis extrêmement touché par ce César d'honneur, et très honoré de l'avoir reçu devant mes pairs français", a-t-il ajouté.
Le César du meilleur court-métage est revenu à "La Femme de Rio" de Emma Luchini.
La meilleure réalisation a été décernée par Nathalie Baye et Guillaume Canet à Abderrahmane Sissaco pour "Timbuktu", sixième récompense pour ce film. Le réalisateur a reconnu à cette occasion l'accueil de la France pour sa sensibilité de cinéaste et pour son film.
Le César du meilleur film étranger a été attribué à "Mommy" du Québébois Xavier Dolan. Le prix du meilleur acteur, décerné par Juliette Binoche et Kristen Stewart, est revenu à Pierre Niney, de la Comédie Française, dans "Yves Saint Laurent" de Jalil Lespert. Le César de la meilleure adaptation a été remis à Cyril Gely et Volker Schlöndorff pour "Diplomatie" de Volker Schlöndorff. Le César de la meilleure actrice est revenu à Adèle Haenel pour "Les Combattants" de Thomas Cailley.
Le César du meilleur film a récompensé "Timbuktu" de Abderrahmane Sissaco, septième prix pour ce film. A cette occasion, son réalisateur a déclaré que la France est un "pays magnifique" capable "de se dresser contre l'horreur". Mauritanien, le cinéaste est le premier Africain a recevoir le César du meilleur réalisateur. En recevant son prix, le cinéaste a tenu à remercier la France, "pays extraordinaire, ouvert aux autres" et son pays, la Mauritanie, qui "a accepté de protéger son équipe". Les nominations
Avec 17 nominations cumulées pour les deux biopics d'Yves Saint Laurent, le premier de Jalil Lespert et le second de Bertrand Bonello, les autres films se sont bien imposés lors de ces 40e César. Les "petits nouveaux" se sont partagés une bonne part du gâteau, entre "Les Combattants" de Thomas Calliez, "Hippocrate" de Thomas Lilti, et d’autres…
Présidée par Dany Boon et animée par Edouard Baer, cette quarantième remise de médailles du cinéma français était des plus disputées, tant les films français cuvée 2014 se sont avérés de qualité, enchantant la critique et remplissant les salles.
Projeté en compétition à Cannes, d’où il était reparti bredouille, le "Saint Laurent" de Bertrand Bonello arrive en tête des nominés avec dix citations, dont meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur (Gaspard Ulliel). Ce beau tableau de chasse avait porté chance au "Dernier Métro" de François Truffaut en 1980 et à "Cyrano de Bergerac" en 1991, deux grands vainqueurs restés dans les annales des César. Il n'en a pas été de même cette année. En deuxième place, et c'est une bonne surprise pour un premier long métrage, arrive "Les Combattants" de Thomas Calliez, un des meilleurs films de cette saison, avec neuf nominations, dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure première oeuvre et meilleure actrice (Adèle Haenel). A noter que "Camille Claudel" (1988) de Bruno Nuyten, "Les Nuits fauves" (1992) de Cyril Collard et "Les Garçons et Guillaume à table" (2013) de et avec Guillaume Gallienne, avaient réalisé le doublé meilleur film/meilleure première œuvre. Un bon signal pour Thomas Calliez.
"Timbuktu", d'Abderrahmane Sissako se retrouve dans huit catégories. Projeté en compétition à Cannes, ce film sur l’occupation de la ville malienne par les djihadistes avait enthousiasmé la critique, et a trouvé son public à sa sortie en salles.
Arrive ensuite avec sept nominations au compteur, le second biopic sur le célèbre couturier, "Yves Saint Laurent", de Jalil Lespert, adoubé par Pierre Bergé, plus classique que le Bonello.
Avec le même score, "Hippocrate", deuxième film de Thomas Lilti, par ailleurs médecin généraliste, a rendu à l’écran comme jamais l’initiation à l’hôpital d’un jeune docteur.
"Sils Maria" d’Olivier Assayas, un des meilleurs films de la dernière compétition cannoise, n’a, lui, malheureusement pas trouvé son public. Prix Louis Delluc cette année, il se voit nommé six fois pour entre autre meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleure actrice (Juliette Binoche) et meilleur second rôle (Kristen Stewart).
Présent dans six catégories également, dont meilleur film, "La famille Bélier", d’Eric Lartigaud, est symptomatique de la volonté de rattrapage par l’Académie des César de représenter la comédie dans les longs métrages sélectionnés. Après quatre semaines d’exploitation, le film a rassemblé plus de cinq millions de spectateurs et caracole en tête du box-office, tout en se vendant très bien à l’étranger.
Parmi les nombreux films projetés à Cannes figurant dans cette 40e sélection, "Bande de filles", de Céline Sciamma, avait ouvert la Quinzaine des réalisateurs. Il est nommé dans la catégorie meilleur réalisateur, en l’occurrence, meilleure réalisatrice.
Le très remarqué "Party Girl"», du trio Maria Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, projeté à Un certain regard, et lauréat de la Caméra d’or (meilleur premier film) à Cannes, concourt comme meilleur premier film aux César.
Côté actrices, Catherine Deneuve est pour une douzième fois en lice, grâce à sa magnifique prestation dans "Dans la Cour" de Pierre Salvadori.
Marion Cotillard est aussi en compétition pour son interprétation dans "Deux jours, une nuit", des frères Dardenne, qui joue par ailleurs dans la catégorie meilleur film étranger (belge), tout en étant une coproduction française.
Sandrine Kiberlain y figure aussi dans la catégorie pour son rôle de fan dans "Elle l’adore" de Jeanne Herry.
Fort de ses cinq César l’an dernier pour "Les Garçons et Guillaume à table", Guillaume Gallienne est, lui, sur les rangs dans la catégorie "seconds rôles" pour son interprétation de Pierre Bergé dans "Yves Saint Laurent".
Dernière grande catégorie des César, celle du meilleur film étranger, très disputée cette année. Y figurent donc "Deux jours, une nuit" des belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, et "Winter Sleep" du Turc Nuri Bulgi Ceylan (Palme d’or à Cannes 2014).
"Mommy" du québécois Xavier Nolan (Prix du jury à Cannes) est également en lice.
Ainsi que "The Grand Budapest Hotel" de l’américain Wes Anderson.
"Boyhood" de son compatriote Richard Linklater y figure aussi.
Tout comme "12 Years a Slave" de Steve McQueen, également étasunien.
Hors- concours, un César d’honneur sera remis à Sean Pean pour l’ensemble de sa carrière, alors qu’il a été reçu jeudi à l’Elysée par le président François Hollande, pour son action à la tête de son association J/P HRO, qui aide les victimes du séisme de 2010 sur l’île d’Haïti.
Dans la même catégorie, figure Alain Resnais, décédé l’an dernier.
Enfin, dans un autre style, Luc Besson recevra un César spécial pour sa contribution au rayonnement du cinéma français dans le monde.
Une manière de combler l’absence de "Lucy" dans la sélection, qui figure parmi les meilleures recettes en France et à l’étranger. Dans le même registre, l’absence de "Supercondriaque" de et avec Danny Boon (compensé par son rôle de président de ces 40e César) et de "Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu", tous les deux gros cartons au box-office. Mais il faudra inlassablement le répéter : une bonne fréquentation ne fait pas forcément un bon film et inversement.
Résultat des courses : ce vendredi soir sur Culturebox.
Les principales nominations
Meilleur film
"La Famille Bélier" (Éric Lartigau)
"Les combattants" (Thomas Cailley)
"Hippocrate" (Thomas Lilti)
"Saint Laurent" (Bertrand Bonello)
"Sils Maria" (Olivier Assayas)
"Timbuktu" (Abderrahmane Sissako)
Meilleur réalisateur
Olivier Assayas pour "Sils Maria"
Bertrand Bonello pour "Saint Laurent"
Thomas Cailley pour "Les combattants"
Robin Campillo pour "Eastern Boys"
Thomas Lilti pour "Hippocrate"
Céline Sciamma pour "Bande de filles"
Abderrahmane Sissako pour "Timbuktu"
Meilleur scénario original
Thomas Cailley, Claude Le Pape ("Les combatants")
Victoria Bedos, Stanislas Carré de Malberg, Éric Lartigau, Thomas Bidegain ("La famille Bélier")
Thomas Lilti, Baya Kasmi, Julien Lilti, Pierre Chosson ("Hippocrate")
Olivier Assayas ("Sils Maria")
Abderrahmane Sissako, Kessen Tall ("Timbuktu")
Meilleur premier film
"Les combattants" (Thomas Cailley)
"Elle l'adore" (Jeanne Herry)
"Fidelio, l'odyssée d'Alice" (Lucie Borleteau)
"Party Girl" (Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis)
"Qu'Allah bénisse la France" (Abd Al Malik)
Meilleure actrice
Juliette Binoche ("Sils Maria")
Marion Cotillard ("Deux jours, une nuit")
Catherine Deneuve ("Dans la cour")
Émilie Dequenne ("Pas son genre")
Adèle Haenel ("Les combattants")
Sandrine Kiberlain ("Elle l'adore")
Karine Viard ("La famille Bélier")
Meilleur acteur
Niels Arestrup ("Diplomatie")
Guillaume Canet ("La prochaine fois je viserai le coeur")
François Damiens ("La famille Bélier")
Romain Duris ("Une nouvelle amie")
Vincent Lacoste ("Hippocrate")
Pierre Niney ("Yves Saint Laurent")
Gaspard Ulliel ("Saint Laurent")
Meilleure actrice dans un second rôle
Marianne Denicourt ("Hippocrate")
Claude Gensac ("Lulu femme nue")
Izïa Higelin ("Samba")
Charlotte Le Bon ("Yves Saint Laurent")
Kristen Stewart ("Sils Maria")
Meilleur acteur dans un second rôle
Éric Elmosnino ("La famille Bélier")
Guillaume Gallienne ("Yves Saint Laurent")
Louis Garrel ("Saint Laurent")
Reda Kateb ("Hippocrate")
Jérémie Rénier "Saint-Laurent")
Meilleur espoir féminin
Louane Émera ("La famille Bélier")
Joséphine Japy ("Respire")
Lou de Laâge ("Respire")
Ariane Labed ("Fidelio, l'odyssée d'Alice")
Karidjia Touré ("Bande de filles")
Meilleur espoir masculin
Kévin Azaïs ("Les combattants")
Ahmed Dramé ("Les héritiers")
Kirill Emelyanov ("Easter Boys")
Pierre Rochefort ("Un beau dimanche")
Marc Zinga ("Qu'Allah bénisse la France")
Meilleur film étranger
"Boyhood", de l'Américain Richard Linklater
"Deux jours, une nuit" (Jean-Pierre et Luc Dardenne, Belgique)
"Ida" (Pawel Pawlikowski, Pologne)
"Mommy" (Xavier Dolan, Canada)
"12 Years a Slave" (Steve McQueen, Grande-Bretagne)
"The Grand Budapest Hotel" (Wes Anderson, USA)
"Winter Sleep" (Nuri Bilge Ceylan, Turquie)
> La totalité des nominations est à retrouver sur un fichier PDF sur le site de l'Académie des César
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