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Toulouse : la cinémathèque abrite la plus grande collection française d'affiches
Des westerns spaghetti aux grands classiques du cinéma, en passant par des posters amateurs de ciné-club: la cinémathèque de Toulouse veille sur la plus grande collection d'affiches de cinéma en France. Le trésor est bien gardé au sein du centre de conservation et de recherche, à Balma, en banlieue toulousaine.
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Au milieu des rouleaux entassés, la documentaliste sort de sa pochette transparente une grande feuille au papier vieilli sur laquelle un couple d'acteurs s'enlace devant une sombre vue de New York. "C'est une oeuvre de Guy-Gérard Noël, un affichiste français qui a surtout opéré dans les années 1930", explique Claudia Pellegrini, vantant son style aux nombreux aplats de couleurs.
La plus grande collection française du genre
Avec quelque 80.000 affiches de cinéma sous sa houlette, Mme Pellegrini doit gérer la plus grande collection française du genre. Chaque jour, elle catalogue, trie et gère le conditionnement préventif d'affiches allant des années 1910 à nos jours. La collection, forgée à partir de quelques achats mais surtout de dons et d'échanges, est impressionnante: elle remplit plus de quatre pièces du centre de conservation. "On a beaucoup d'affiches de France et des États-Unis, évidemment, mais aussi de jolis fonds d'Allemagne de l'Est, d'Italie, de Cuba ou encore de Pologne, des pièces très intéressantes d'un point de vue graphique", détaille la documentaliste-iconographe.
"De véritables oeuvres d'art"
Sur les étagères remplies du sol au plafond se nichent de véritables pépites, certaines valant jusqu'à 1.500 euros. On y trouve des affiches tirées de films ayant complètement disparu. "Nous avons aussi des pièces très graphiques et qui sont de véritables oeuvres d'art", s'enthousiasme le conservateur de la cinémathèque, Dominique Auzel. Clou de la collection : une affiche du film Pathé "Le sacrifice", datant de 1908. Sur l'image très expressive, on voit deux personnages horrifiés. "C'est la plus ancienne de toutes nos affiches et une pièce extrêmement rare", explique la documentaliste, "nous détenons le seul exemplaire conservé dans toutes les collections françaises".
Des pièces exposées au musée
Rangées "à plat" pour les plus anciennes, pliées pour celles postérieures à 1970 ou plus souvent roulées dans des tubes, les affiches sont conservées à l'abri d'une pochette en papier neutre et soigneusement étiquetées à l'aide d'un code barre.
Car elles ne sont pas destinées à prendre la poussière. Elles sont mises à disposition des chercheurs, mais aussi exploitées dans le cadre d'expositions à Toulouse ou ailleurs. La cinémathèque propose actuellement "une rétrospective sur Hans Hillmann, un affichiste allemand qui a fait des choses extraordinaires", explique Dominique Auzel.
Le fonds a fourni aussi quelques belles pièces au musée de Collioure pour une exposition sur la mer et les bateaux au cinéma, ainsi qu'à une tournée en Chine sur les grands affichistes du cinéma français. Pour sa prochaine exposition, la cinémathèque a décidé de mettre à l'honneur des affiches de ciné-club, ces pièces "un peu artisanales" réalisées par des passionnés dans les années 1970. "C'est presque de l'art pauvre, mais c'est très intéressant", défend M. Auzel, expliquant que "la cinémathèque n'a jamais été élitiste" dans ses choix de conservation. "Ce qui aujourd'hui paraît mineur, courant, dans quelques années sera rare" et révélateur du cinéma de l'époque, explique-t-il.
Le fonds a fourni aussi quelques belles pièces au musée de Collioure pour une exposition sur la mer et les bateaux au cinéma, ainsi qu'à une tournée en Chine sur les grands affichistes du cinéma français. Pour sa prochaine exposition, la cinémathèque a décidé de mettre à l'honneur des affiches de ciné-club, ces pièces "un peu artisanales" réalisées par des passionnés dans les années 1970. "C'est presque de l'art pauvre, mais c'est très intéressant", défend M. Auzel, expliquant que "la cinémathèque n'a jamais été élitiste" dans ses choix de conservation. "Ce qui aujourd'hui paraît mineur, courant, dans quelques années sera rare" et révélateur du cinéma de l'époque, explique-t-il.
La fin de l'affiche papier
Cependant, le centre de Balma "commence à exploser". "Pour les affiches, on n'a plus de place, comme c'est plus encombrant qu'un film", confie le conservateur, précisant que 50.000 copies de film et 110 mètres linéaires d'archives cinématographiques y sont également conservés. Si une extension est prévue d'ici à trois ans, l'évolution des pratiques - où "tout passe par le numérique"- pourrait mettre un coup d'arrêt naturel à l'expansion de la première collection d'affiches de France. "Si vous regardez l'extérieur des gros cinémas toulousains, vous n'avez plus d'affiche papier. Tout est sur écran", constate, attristé, M. Auzel. "Comment on stockera ce qui ne sera que numérique? Ça prendra moins de place mais est-ce notre rôle d'être uniquement un simple support disque dur?". En attendant, la collection continue de s'enrichir au rythme de 5.000 à 6.000 nouvelles affiches par an.
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