Trois chefs-d’œuvre de Kubrick en livres/DVD : "2001", "Orange mécanique" et "Barry Lyndon"
Les trois films mythiques de Stanley Kubrick sont commentés par les meilleurs spécialistes, dans trois albums illustrés, accompagnés de leur version DVD restaurée : complet.
2001, l’Odyssée de l’espace, Orange mécaniques et Barry Lyndon de Stanley Kubrick composent une trilogie mythique du cinéma. Chaque film fait l’objet d'un livre/DVD chez Taschen : témoignages de tournage, analyses, interviews, illustrés de nombreuses photos inédites, accompagnent la (re)découverte des trois chefs-d’œuvre en version DVD restaurée.
Chaque album, du format d’un disque vinyle, suit le même parcours : introduction avec synopsis, cahier photos, commentaires, accompagnés d’une affiche. Collector.
"2001 : l'Oyssée de l'espace"
Film majeur de l’histoire du cinéma, 2001 l’Odyssée de l’Espace a révolutionné le 7e art. Adulé par les uns, honni par les autres, 2001 est un des films qui a suscité le plus de commentaires et d’analyses. En préproduction dès 1964, le film ne sortit que quatre ans plus tard. Pour beaucoup, il reste un mystère.
Le tournage a réclamé des moyens colossaux : la construction d’une centrifugeuse de 11,59 mètres de diamètre, la conception de nombreux effets spéciaux inédits, et la participation d’une foule de spécialistes en cybernétique et voyages spatiaux, des sciences embryonnaires à l’époque.
Le résultat : l’un des films visuellement les plus aboutis jamais réalisés, un sujet d’une ambition rare, une narration et un usage de la musique sans précédent… Film philosophique sur les origines de la conscience et son évolution, sur fond de science-fiction, on n'a jamais fait mieux depuis.
Plus de cinquante ans après sa sortie (1968), 2001 n’a pas vieilli et témoigne de l’audace de Stanley Kubrick qui réalisait alors un film impossible, et impossible à réaliser aujourd’hui.
"Orange mécanique"
En 1971, Orange mécanique créait le scandale. Trois ans après 2001, Kubrick récidivait dans la science-fiction, en projetant dans un futur proche une dystopie violente et politique. Sur le sujet du libre arbitre, l'image, toujours somptueuse, incarne l’esthétique des années 70.
Adapté du roman éponyme d’Anthony Burgess, Orange mécanique fit sauter les codes de la violence au cinéma, en interrogeant les pulsions de sexe et de mort chez l’individu. Comme dans 2001, Kubrick pose une question philosophique. Prémonitoire à court terme de la violence dans les sociétés occidentales, le film annonçait les frustrations individuelles comme pulsion de mort, telles que la culture punk les exprimera sept ans après le film. Il fut vite rattrapé par ce qu’il prédisait. Après l'arrestation d'un gang imitant celui du film, Kubrick, harcelé, a interdit son film en Grande-Bretagne pendant 27 ans. Il n'y fut redistribué qu'après sa mort (1999), en 2000.
Pour certains, le film a mal vieilli. Il n’en est rien. Son image seventies est au contraire d’une modernité kitsch, drôle et irrésistible. Son propos est toujours d’actualité, et il le restera sans doute longtemps. Quant à la forme, c’est du Kubrick à plein temps, au tempo des versions électroniques de Beethoven ou de Rossini par Wendy Carlos.
"Barry Lyndon"
C’est encore de conscience qu’il s’agit dans Barry Lyndon. Celle d’un homme du XVIIIe siècle prêt à sacrifier sa femme pour réaliser ses ambitions. Souvent loué comme la plus belle reconstitution historique jamais réalisée au cinéma, Barry Lyndon est déprécié pour sa froideur. Il n’y a pas que la belle image dans le film, mais un regard affûté sur les sentiments humains.
Après la parabole sur l’évolution possible de l’homme (2001), puis le libre arbitre (Orange mécanique), Barry Lyndon interroge l'âme d'un homme mal dégrossi, qui après l’épreuve du feu, épouse une riche héritière, en profite, et connaît une déchéance inéluctable. Splendeur et misère d'un parvenu.
Film aux prouesses visuelles exceptionnelles, Barry Lyndon décrit un destin par les passions qu’il suscite : l’amour, la déception, l’honneur, le mensonge, la filiation, le sacrifice… Comme toujours dans ses films, Kubrick est un observateur, c’est en ce sens qu’il est abusivement qualifié de "froid". Barry Lyndon est sans doute de ce point de vue, son film le plus incompris.
Trilogie
2001, Orange mécanique et Barry Lyndon, pourraient constituer une trilogie sur la conscience. Kubrick interroge sa nature, ses paradoxes, ses sentiments. Les trois albums décryptent les films avec un luxe visuel et analytique qui repose sur le fonds Kubrick (Stanley Kubrick Estate), géré par la veuve du metteur en scène et son frère, producteur du réalisateur. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.
La documentation est riche, bénéficiant d’une qualité de reproduction et de mise en page à la hauteur. On trouve parmi les contributeurs, Jan Harlan, producteur de Kubrick à partir de Barry Lyndon, Michel Ciment, ami et référence sur le réalisateur, aux côtés de critiques et cinéphiles qui commentèrent les films à leur sortie.
Ces trois ouvrages, qui pourraient n’en constituer qu’un, valent pour leur ensemble et leur identité propre. Spectaculaires par leur dimension (photos pleine et double-page), chacun est accompagné du film dans sa dernière restauration DVD. Ils constituent les dossiers les plus aboutis sur trois oeuvres hors normes.
Stanley Kubrick’s 2001: A space Odyssey
Stanley Kubrick’s A Clockwork Orange
Stanley Kubrick’s Barry Lyndon
Collectif en coopération avec le Stanley Kubrick Estate
Editions Taschen
30 euros chaque
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