"Un écureuil a plus de droits qu'une fille en Afghanistan aujourd'hui" : Meryl Streep soutient l'appel de l'ONU à sortir les Afghanes de l'oppression des talibans

L'actrice américaine Meryl Streep a dénoncé l'oppression exercée par les talibans sur les femmes afghanes lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations unies.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'actrice américaine Meryl Streep s'adresse aux médias au siège des Nations Unies à New York, aux États-Unis d'Amérique, le 23 septembre 2024 à l'occasion d'une réunion des Nations Unies pour discuter des questions relatives aux droits humains des femmes afghanes. (YASUSHI KANEKO / YOMIURI)

"La communauté internationale doit agir énergiquement pour mettre fin à l'oppression exercée par les talibans sur les femmes afghanes qui ont perdu tous leurs droits même les plus élémentaires", ont exhorté lundi des Afghanes en exil, avec le soutien appuyé de Meryl Streep.

"Un écureuil a plus de droits qu'une fille en Afghanistan aujourd'hui parce que les parcs publics ont été fermés aux femmes et aux filles par les talibans", a dénoncé l'actrice américaine lors d'une discussion dans le cadre d'une réunion "à haut niveau" de l'Assemblée générale des Nations unies.

"Un oiseau peut chanter à Kaboul, mais pas une fille, et une femme ne peut pas chanter en public", a poursuivi Meryl Streep, venue présenter une version courte d'un nouveau film documentaire The Sharp Edge of Peace, qui relate la participation de quatre dirigeantes afghanes aux pourparlers de Doha sur l'avenir de l'Afghanistan, avant la prise de pouvoir par les talibans.

"Je pense que si la communauté internationale s'unissait, elle pourrait provoquer un changement en Afghanistan, et mettre fin au lent étouffement de la moitié de la population", a-t-elle estimé.

"Il s'agit d'un combat mondial contre l'extrémisme"

À l’issue du débat, Asila Wardak, l'une des responsables du Forum des femmes sur l'Afghanistan, a souligné que la présence des femmes afghanes aux Nations unies était une façon de "rappeler une fois de plus à la communauté internationale, et aux dirigeants mondiaux, que ce combat n'est pas seulement un combat afghan".

"Il s'agit d'un combat mondial contre l'extrémisme", a-t-elle dit, estimant que si rien n'est fait, celui-ci se propagera "aux pays voisins et aussi au monde". "C'est donc une responsabilité commune", a-t-elle lancé. Elle a en outre souligné l'importance du soutien des hommes aux droits des femmes.

Parler de la situation des Afghanes cette semaine à New York est "un petit signe d'espoir" pour ces femmes, a relevé de son côté Fawzia Koofi, une élue de l'ancien parlement de Kaboul. "Mais ce n'est pas suffisant", a-t-elle ajouté, exhortant à mandater un "envoyé spécial" des Nations Unies pour faire pression sur les talibans.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a, lui, rappelé que la discrimination envers les femmes causait aussi des dommages profonds au pays. "La participation et le leadership des femmes ont démontré des avantages pour la paix et la sécurité, la protection sociale, la stabilité environnementale et bien plus encore", a-t-il souligné. "L'Afghanistan est confronté à de graves défis dans tous ces domaines".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.