Un film d'Orson Welles perdu pendant 30 ans, retrouvé et restauré

Cette découverte "fait penser à la trame d'un film policier", estime Paolo Cherchi Usai, qui a restauré le court-métrage du mythique réalisateur américain.
   
Le premier film professionnel de Welles
Intitulé "Too much Johnson" (1938), ce film long de 40 minutes est considéré comme le premier film professionnel réalisé par Orson Welles. Muet, il devait à l'origine être intégré à une représentation théâtrale. 

A l'époque, le réalisateur américain, qui a travaillé pendant de longues années en Italie et en Espagne, commençait à peine sa carrière dans le cinéma. L'acteur Joseph Cotten y joue son premier rôle.

Disparu mystérieusement, retrouvé par miracle
La dernière projection du film a eu lieu dans les années 1960. Les bobines ont ensuite été perdues pendant plus de 30 ans. "Un vrai mystère", selon M. Usai, qui dirige un festival de cinéma muet à Pordenone, où le film devait être projeté ce 9 octobre en présence de journalistes venus du monde entier.
   
Lorsqu'elles ont été retrouvées, "les bobines étaient en étonnamment bon état, bien qu'elle n'aient pas été conservées dans les meilleures conditions. Seule l'une d'elles, sur laquelle l'on ne voyait vraiment rien du tout, a dû être envoyée aux Pays-Bas pour y être restaurée", a expliqué M. Usai.
   
Ce dernier a effectué lui-même la quasi-totalité de la restauration du film au sein du Musée international de la photo et du cinéma George Eastman à Rochester (Etat de New York, Etats-Unis), où l'original du film de Welles est à présent conservé.

Une farce
Le film, une comédie légère, de type farce, comprend déjà les éléments de ce qui fera le style du grand réalisateur, remarquent les spécialistes. En voilà le synopsis :  "Un playboy new-yorkais séduit une femme mariée et se fait prendre sur le vif : afin d'échapper à la vengeance du mari, il se fait passer pour un planteur cubain qui dit s'être marié par correspondance..."
   
Une autre projection est prévue aux Etats-Unis d'ici à la fin du mois. "Nous sommes submergés par les demandes et le film est réservé de partout, se réjouit M. Usai. Nous avons même été obligés d'organiser deux projections supplémentaires vendredi afin d'accéder à toutes les requêtes".