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Une parodie déjantée ouvre le festival du film policier de Beaune

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Un vent de folie a soufflé mercredi soir lors de l’ouverture du 9e Festival international du film policier de Beaune, avec le premier long métrage de la compétition officielle, "War on Everyone " du britannique John Michael McDonagh ("L’Irlandais", "Calvary"). Le jury, présidé cette année par Jean-Paul Rapeneau ("Le Sauvage", "Cyrano") rendra son verdict samedi soir prochain.

Deux flics foldingues à Albuquerque

C’est une très bonne idée des sélectionneurs d’avoir ouvert le festival avec "War on Everyone" qui joue de tous les décalages…  Britannique, le film se déroule dans la ville quasiment anonyme, du moins rarement représentée à l’écran, d’Albuquerque (plus grande ville du Nouveau-Mexique), avec un savoureux passage en Islande (clin d’œil au polar nordique). On y suit un duo de flics impayables, Michael Pena ("Ant Man", "Seul sur Mars") et Alexander Skarsgård ("Tarzan", "Hidden"), ripoux jusqu’à la moelle, embarqués dans une intrigue des plus foireuses, dont tout le monde se moque, qui va les guider vers une rédemption… toute relative.

Alexander Skarsgård, Michael Peña dans "War on Everyone" de John Michael McDonagh
 (Reprisal Films / The British Film Institute 2015)

Irrévérencieux au possible envers la hiérarchie, violents, cyniques, aux réparties imparables, verbales ou physiques, ces deux-là se permettent tout. Reconstituant le duo mythique de Starsky et Hutch, sur le mode de deux flics à Albuquerque, et non pas à Miami, "War on Everyone" joue à fond la carte vintage des séries TV 70’s-80’s. Le réalisateur John Michael McDonagh cite même Malcom McDowell dans ’"Orange Mécanique" (1971) et sa scène de torture dans l'abreuvoire, ainsi que David Bowie (période bandeau de pirate - 1972-73) dans le personnage de Birdwell. Quant à la musique, elle est pur jus. Le film sort en DVD et Blu Ray le 11 avril. 

Les dialogues et l’action ne font pas dans la dentelle, mais qu’est-ce qu’on s’amuse ! Un humour et une violence (toute relative) très "tarantinesque", pas toujours au goût d’un public d’ouverture de festival… Mais tout le monde s’est retrouvé ensuite autour d’un cocktail dînatoire avec des produits du terroir qui, en Bourgogne, ne peut qu'engendrer l’unanimité. Le Festival est bien lancé.

Trois sélections, trois jurys

La cérémonie d’ouverture a présenté les jurés des différentes sélections. Pour la compétition officielle, Jean-Paul Rapeneau est notamment secondé par la comédienne et réalisatrice Valérie Donzelli ("La Guerre est déclarée"), le comédien Eric Elmosnino et la comédienne Valeria Golino.

La sélection "Sang neuf" (espoirs) est présidé par Jacques Weber, avec, entre-autres à ses côtés, la comédienne italienne Sveva Alviti, qui a crevé l’écran dans le biopic "Dalida", et la chanteuse Zazie.
Sveva Alviti
 (Festival international du film policier de Beaune)
Le jury de la section "Spécial Police", est composé de professionnels des services policiers qui donnent leur regard sur des œuvres de fiction inspirées par leur réalité, leur travail, leur quotidien. Il est présidé cette année par la commissaire divisionnaire honoraire Danielle Thiéry.

Mais personne n’est monté sur scène, dommage. C’est le député-maire de Beaune Alain Suguenot qui a ouvert le festival, suivi de Lionel Chouchan, président et fondateur du festival. Un prix, littéraire celui-là, a été décerné à un premier roman, revenu à Philippe Rouquier, pour "Tant pis pour le Sud" aux éditions du Masque.
Philippe Rouquier récompensé pour son roman "Tant pis pour le Sud" au Festival de Beaune 2017
 (Jacky Bornet)

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