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Victor Planchon, l’inventeur de la pellicule des frères Lumière sort de l’ombre

Victoire Planchon a inventé la pellicule des frères Lumière. Mais son nom n’a jamais été associé à l’invention du Cinématographe. Une injustice qu’un passionné de cinéma a décidé de réparer en lui consacrant une exposition.
Article rédigé par Véronique Dalmaz
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Statue de Victor Planchon à Boulogne-sur-Mer
 (Capture d'image France3/Culturebox)

Jacky Lebas, ex-directeur du cinéma "Les stars" à Boulogne-sur-Mer, rend hommage à Victor Planchon. Il propose, dans une salle du sous-sol du cinéma, une exposition permanente qui réhabilite l’inventeur des pellicules souples des frères Lumières.  

Reportage : L. Beunaiche / G. Hayaert / F. Lefebure

Sans pellicules, pas de Cinématographe !

Sans Victor Planchon, Auguste et Louis Lumière n’auraient jamais pu tourner et projeter "Sortie d’usine", leur premier film. Ils avaient inventé le Cinématographe, mais ils leur manquaient un support pour filmer. En 1894, ils demandent à Victor Planchon, chimiste à Boulogne-sur-Mer, d’inventer une pellicule longue de plusieurs mètres et souple. Le jeune Boulonnais, qui avait déjà inventé la pellicule photographique à base de celluloïd, adapte son innovation aux attentes des frères Lumière. Et c’est la naissance du premier rouleau de film.

Une production de 40 000 mètres de films par jour

Les premiers films nés de la collaboration des frères Lumière et de Victor Planchon sont projetés en public en 1895. C’est le début de l’industrie du cinéma. Victor Planchon se rapproche des studios des frères Lumière. Il s’installe à Lyon et crée en 1896 la "Société Anonyme des Pellicules Françaises", à laquelle sont associés Auguste et Louis Lumière. Cette société va fournir jusqu’en 1914 des millions de mètres de bandes cinématographiques. L’usine étant devenue insuffisante et polluante par ses émanations d’éther, il édifie à Feyzin (banlieue de Lyon), trois groupes d’usines permettant la fabrication de 40.000 mètres de films par jour. La concurrence des usines Pathé à Vincennes, après la première Guerre Mondiale, oblige la "Société des Celluloses Planchon" à se reconvertir dans la production de soie artificielle, sous la direction d’Henri Lumière. Sans descendance, la réussite industrielle "Planchon-PLAVIC" s’arrête avec lui. Il meurt en 1935.
Jacky Lebas fait visiter son exposition aux scolaires.  
 (Capture d'image France3/Culturebox)
Jacky Lebas a fait visiter son exposition à plusieurs dizaines d’écoles pour transmettre aux plus jeunes l’histoire de cet oublié du 7e art. Il espère à l’avenir fonder un festival Planchon. En attendant, l’expo est là pour donner un coup de projecteur à ce précurseur du cinéma.   

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