: Vidéo "Aujourd'hui, il y a des gens qui ont du mal à retourner au cinéma alors qu'ils y allaient avant"

"Aujourd'hui, il y a des gens qui ont du mal à retourner au cinéma alors qu'ils y allaient avant", estime Matteu Maestracci, journaliste au service Culture de franceinfo, invité du Talk franceinfo sur Twitch, jeudi 2 février. En deux ans, la fréquentation des salles de cinéma a reculé de 30 %. Selon le journaliste, ces gens autrefois habitués des salles de cinéma "ont perdu cette habitude avec le Covid-19, avec le fait de rester chez soi, avec l'explosion des plateformes à la demande et le fait de regarder le cinéma chez soi – sur un grand écran ou pas mais dans un certain confort."

"Il y a de plus en plus de gens, ce qui n'était quasiment jamais le cas avant le Covid, qui disent : 'C'est cher, les gens sont malpolis, il y a du bruit, ce n'est pas agréable, on a tout chez soi, pourquoi y aller ?'. Ces gens-là, je ne sais pas si on pourra les récupérer, mais ce sont eux qui ne viennent plus."

Matteu Maestracci, journaliste au service Culture de franceinfo

dans le Talk franceinfo

Selon le journaliste, il faut "récupérer" ces spectateurs qui ont fui les salles, car "ce sont ces gens-là qui vont voir des films peut-être plus modestes, des films français, des films à 2 millions de budget qui vont faire 30 000 entrées alors qu'ils en espéraient peut-être 200 000". Il poursuit : "Ce sont ces films-là qui sont impactés, peut-être pas encore maintenant, mais une productrice me disait en amont du Festival de Cannes qu'on verrait les conséquences de cette crise dans deux ans sur les films qui sont actés aujourd'hui, qu'on est en train de financer aujourd'hui, qui ne sont pas encore tournés."

Pourtant, certains films font de gros cartons. En France, bien que sorti mi-décembre, Avatar : la voie de l'eau, réalisé par James Cameron, a été le film le plus vu en 2022 avec près de 7 millions de spectateurs. "L'exemple d'Avatar 2 est à mon avis pertinent, poursuit Matteu Maestracci, parce qu'aujourd'hui, les gens sont prêts à mettre 20 euros pour mettre des lunettes 3D, acheter du popcorn, voir Avatar et même y retourner. Alors que quand on leur dit : va voir ce film français indépendant qui a besoin d'entrées, qui est de grande qualité, ils disent que c'est trop cher". Pour le journaliste, on "événementialise le cinéma".