: Vidéo Avec Nisrin Erradi et Nabil Ayouch au Festival international du film de Marrakech
Nabil Ayouch explique : "Chaque fois qu'on va dans un événement, un mariage, un baptême, une circoncision ou un moussem, il y a une chikha qui chante, tout le monde se lève et ça relève presque d'une forme de transe. C'est dans les gènes."
Le public marocain a vibré en découvrant le film, se rapprochant de ces femmes présentes dans leur vie quotidienne, mais avec une relation ambivalente, à la fois adorées et détestées. Comme le mentionne Ayouch, "Touda, le personnage interprété par Nisrin dans le film, leur redonne un statut et leur redonne une dignité."
Une collaboration harmonieuse entre réalisateur et actrice
Nisrin Erradi souligne la relation fluide avec Nabil Ayouch sur le plateau : "La relation s'est installée toute seule. On se complétait l'un l'autre." Ayouch renchérit : "J'ai appris à connaître Nisrin, à l'écouter, à savoir qui elle était au fond, et un pacte de confiance est né entre nous."
Cette compréhension mutuelle leur a permis de construire quelque chose de fort, au-delà des mots, grâce à une connexion profonde. "Des fois, j'espérais quelque chose, et je pense que d'une certaine manière, je le lui transmettais par des ondes, elle le recevait, et elle y allait," explique le réalisateur.
Un film qui donne une voix aux marginaux
Pour Nabil Ayouch, "Everybody Loves Touda" s'inscrit dans une démarche plus large : "J'ai l'impression qu'avec tous les films que j'ai faits, j'ai essayé de construire un puzzle qui explore toutes ces thématiques identitaires, qui donne de la place à des gens qu'on n'a pas envie de voir, qu'on n'a pas envie d'entendre, des gens qui sont un peu à la marge."
Le film lui a permis de se réconcilier avec son identité multiple et de donner une voix à "une espèce d'armée de l'ombre, qui vit autour de moi, dans ce pays, de s'exprimer et d'apparaître avec fierté et avec dignité." Une démarche qui le rend heureux.
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