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Woody Allen n’aime pas ses films !

Woody Allen, à Los Angeles pour la promotion de son dernier film, « To Rome with Love », a confié qu’il n’avait « jamais été satisfait » et n’avait « jamais apprécié aucun de (ses) films », se comparant à un chef cuisinier dégoûté par les plats qu’il prépare
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Woody Allen à Los Angeles (14 juin 2012)
 (Joe Klamar / AFP)

"To Rome with Love", première escapade du cinéaste américain de 76 ans dans la Ville  Eternelle, sort vendredi en Amérique du Nord, après avoir été dévoilé en Italie en avril dernier. Il sortira le 4 juillet en France et en Belgique.

Woody Allen était donc venu faire la promo de son film à Los Angeles, un voyage peu fréquent pour ce New-Yorkais qui n’a jamais caché son mépris pour la Californie en général et pour la faune hollywoodienne en particulier. Il y a évoqué sa filmographie avec humour et autodérision.

La bande-annonce de "To Rome with Love" en VO:

Woody Allen n'a jamais revu "Prends l'oseille et tire-toi"
"Quand vous faites un film, c'est comme un chef qui travaille sur un plat. Après avoir passé la journée en cuisine à émincer, couper et ajouter des sauces, vous n'avez pas envie de le manger. C'est ce que je ressens avec un  film", a-t-il expliqué à la presse.

"Je travaille sur un film pendant un an. Je l'écris, je travaille avec les  acteurs, je le monte, je mets la musique et après, je n'ai absolument aucune envie de le revoir", a-t-il poursuivi. "Je n'ai jamais été satisfait et je n'ai jamais apprécié aucun de mes  films. J'ai fait le premier en 1968 ("Prends l'oseille et tire-toi") et je ne l'ai jamais revu depuis", a-t-il dit.

C'est pourquoi "je suis toujours reconnaissant au public d'en aimer certains en dépit de ma propre déception. Pour moi, (le résultat) est toujours  très loin du chef-d'oeuvre que j'étais certain de réaliser", a-t-il confié.

Woody Allen dans "Prends l'oseille et tire-toi", 1969
 (Photo 12 / AFP)
"Hannah et ses soeurs" a été une immense déception
Woody Allen n'a-t-il pas au moins un  peu d'affection pour "Annie Hall" (1977) ou "Hannah et ses soeurs" (1986) ?

"Dans ‘Annie Hall’, la relation entre moi et Diane Keaton n'était pas du  tout ce qui m'intéressait. C'était une petite partie d'un projet plus grand. Et  à la fin, j'ai dû réduire le film à cette relation", raconte-t-il. Quant à « Hannah et ses sœurs », "c'était une énorme déception, car j'ai dû faire des compromis considérables par rapport à mon intention originelle, afin d'assurer la survie du film", affirme-t-il.

Des compromis, le cinéaste adulé a également dû en faire avec "To Rome with Love", notamment sur son "titre affreux". "Mon titre original était ‘Bob Decameron’ mais personne ne savait ce qu'était le Décaméron, même en Italie", explique-t-il.

Woody Allen et Diane Keaton dans Manhattan, 1979
 (Photo 12 / AFP)

"To Rome with Love" : un titre que tout le monde devait comprendre
"Alors j'ai changé pour ‘Nero Fiddled’ (premiers mots, en anglais, d'une expression décrivant l'empereur Néron jouant de la lyre pendant que Rome brûle) » mais devant l’incompréhension « j'ai opté pour un titre générique comme ‘To Rome with Love’ pour que tout le monde comprenne", avoue-t-il, un peu abattu.

Le film suit les histoires parallèles, et souvent sentimentales, de plusieurs couples de personnages, italiens et américains, avec Pénélope Cruz, Jesse Eisenberg, Ellen Page et Roberto Benigni.

Woody Allen et Penelope Cruz dans "To Rome with Love"
 (Kobal / The Picture Desk / AFP)

Les rôles de vieil oncle, "ce n'est pas trop ma tasse de thé"
Woody Allen, qui n'était plus apparu dans l'un de ses films depuis "Scoop"  en 2006, fait aussi son retour à l'écran, dans le rôle du père d'une jeune  Américaine sur le point de se marier avec un Italien.

"Quand j'écris un scénario, s'il y a un rôle pour moi, je le prends. Mais à mesure que je vieillis, les rôles se font plus rares", dit-il. "Quand j'étais plus jeune, je pouvais avoir le rôle principal et avoir des scènes romantiques avec les femmes, c'était drôle et j'aimais ça. Mais  maintenant que je suis plus vieux, j'en suis réduit aux rôles de portier ou de vieil oncle, et ce n'est pas trop ma tasse de thé".

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