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"Worms" : les lombrics super héros d’un dessin animé pour toute la famille

Vous êtes la mère poule d’un préado complexé ? Vous vous posez des questions sur la manière d’accompagner son entrée dans la puberté ? Il a besoin de se payer une bonne toile, d'oublier les misères infligées par ses roublards de copains ? Ou vous avez juste envie d’un moment agréable en famille ? "Worms" est un dessin animé fait pour vous. Qui changera votre vision des vers de terre.
Article rédigé par franceinfo - Camille Boudin
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
"Worms", film brésilien de Paolo Conti et Arthur Nunes  
 (Chapeau Melon Distribution )

Junior est un jeune vers de terre à l’aube de la puberté, fils unique pourri gâté par ses parents. Mignon, avec son bras-jambe unique et ses hublots de premier de la classe, il a semble-t-il tout pour être heureux : une chambre remplie de jouets jusqu’au ras du plafond de la galerie familiale, le droit de regarder la télé le soir quand passent les émissions avec son super héros préféré, et la collection complète de tous les produits dérivés de la starlette. Il a même un téléphone portable que lui envient tous les vermisseaux de son âge.

Mais Junior est en réalité terriblement seul et complexé. Il n’a pas d’amis, ne sait pas tenir sur sa planche de roller, et surtout, il est le souffre douleur et la risée des cadors du terrain de « wormball » de la ville. En particulier, dans ces moments délicats où maman chérie appelle quarante trois fois par jour sur son téléphone, pour savoir ce qu’il fait, où il est, avec qui, quand il rentre, s’il va bien, s’il fait attention de ne pas tomber ni se salir, s’il a mangé son goûter et s’il aime la sonnerie de portable ridicule qu’elle a installée à son insu sur son smartphone. Le seul qui veut bien être son copain, finalement, c’est un autre mini vers aux dents du bonheur et à la coupe au bol, lui aussi rejeté et ridiculisé par la bande.

  (Chapeau Melon Distribution )

Alors, Junior est prêt à faire n’importe quoi pour être aimé et accepté. N’importe quoi, y compris relever les mêmes défis que Mister Jumper, son héros cascadeur, comme par exemple sauter avec sa planche à roulettes au dessus d’une terrifiante vallée, à la lisière du monde des humains. Sauf que, comme Junior n’a jamais de chance et que chacune de ses initiatives se transforme en catastrophe, évidemment le défi ne se passe pas comme prévu. Une gigantesque pelleteuse (car les humains dévastent tout sur leur passage, rasent les forêts jusqu’au dernier arbre et bétonnent le moindre centimètre carré de la planète), surgit au moment fatidique et emporte Junior et son compagnon d’infortune, entre ses mâchoires d’acier.

L’aventure devient alors trépidante : difficile de reprendre son souffle ! Junior fait la connaissance de Linda, une ado pleine de ressources, championne de la survie. Egarée quelques semaines auparavant dans la même benne, Linda a heureusement apprivoisé le terrain. Surtout, elle est parvenue à échapper au Maître des lieux, le dégoutant Big Wig, un cloporte aigri et haineux dont le plan machiavélique est simple : hypnotiser et transformer en zombies tous les vers de terre de la région, avec l’aide de ses répugnants hommes de main, acariens, bactéries et autres amibes protéiformes et gluants. Junior et ses potes doivent désormais sauver le monde de dessous la Terre, malgré leur maladresse et leur inexpérience.
  (Chapeau Melon Distribution )

Le dessin animé est franchement plaisant, jolie parabole de David et Goliath version « vers de terre », et au cœur de l’action, ces trois petits lombrics attachants avec leurs binocles et leurs appareils dentaires. Les messages en filigrane sont aussi louables : écologie, refus du despotisme, appel à penser par soi même, à faire fi du jugement des autres. Mais pour y prendre vraiment plaisir, il faut accepter de s’adapter à un rythme un peu déstabilisant, avec un début longuet à démarrer, et une seconde partie ébouriffante, parfois à en donner le tournis.

Une juste dose d’humour, même si les scènes les plus drôles sont dans la bande-annonce mais pas forcément dans le film, ce que l’on regrette un peu… Et surtout, une maîtrise technique du stop motion remarquable, dirigée de main de maître par le réalisateur et producteur Paolo Conti. Ce dernier offre à son Brésil natal, avec « Worms », le premier film du genre. Il aura fallu 600 000 photos et quatre ans de travail, pour vous permettre de le découvrir en salles en France, à partir du mercredi 7 octobre.


Film brésilien de Paolo Conti et Arthur Nunes avec les voix françaises de Fabienne Carat et Merwan Rim. Durée : 1h22.

Synopsis : lorsque Junior, un ver de terre pré-ado un peu peureux, est expulsé par hasard de sous terre, il ne sait pas comment il va faire pour retrouver son chez-soi. C'est à cette occasion qu'il rencontre la belle Linda, un ver plutôt "garçon manqué" qui n'a pas froid aux yeux. Ils vont devoir faire face au terrible Big Wig, un affreux personnage qui n'a qu'une obsession : prendre le pouvoir et redonner une place aux cloportes dans ce monde de vers.

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