"Zulu", un polar "sud-africain" de Jérôme Salle, clôture Cannes
L'Américain Forest Whitaker et le Britannique Orlando Bloom, entourés d'une myriade d'acteurs sud-africains recrutés en partie dans des gangs locaux, incarnent deux policiers amis poursuivant le meurtrier d'une jeune fille à Cape Town.
Le brillant Whitaker, prix d'interprétation masculine à Cannes en 1988 pour son rôle du jazzman Charlie Parker("Bird") et oscar du meilleur acteur en 2007 pour sa personnification du dictateur ougandais Idi Amin Dada ("Le dernier roi d'Ecosse"), soutient sans surprise le film.
Forest Whitaker s'est plongé dans les townships
"Je me suis promené avec une unité de police s'occupant de crimes violents, j'ai rencontré des membres de gangs et j'ai commencé à comprendre ce qu'était un township", a expliqué Forest Whitaker dimanche devant la presse.
Pour l'acteur sud-africain Conrad Kemp (qui joue un policier blanc), "le film traduit bien les dysfonctionnements du pays". "Les cercles académiques sud-africains sont devenus assez méfiants vis à vis de la perception extérieure de l'Afrique du sud, mais je crois le film va être accepté comme un produit sud-africain", a-t-il ajouté.
Dans les deux films à succès qu’il a réalisés sur le héros milliardaire Largo Winch (personnage tiré d'une bande dessinée culte), Jérôme Salle avait montré son goût pour les films d'action menés tambour battant.
Jérôme Salle voulait faire un film sud-africain
"C'est un virage, je m'abrite un peu moins derrière un exercice de style", souligne Jérôme Salle, qui s'était fixé "l'objectif de faire un film sud-africain". Le réalisateur, qui a adapté un roman noir de l'auteur français Caryl Férey, a vécu quasiment un an à Cape Town pour ce tournage.
"Zulu" a pour cadre une Afrique du sud pauvre minée par la drogue, la violence et la prostitution.
Le "pardon" est le fil conducteur du film et prend une résonance particulière dans ce pays, appliqué avec détermination par le personnage du policier Ali (Forest Whitaker). Cet ex-enfant pauvre martyrisé au temps de l'apartheid rend encore visite à sa mère dans un township. Quand elle est assassinée Ali bascule un peu abruptement dans la vengeance.
"Beaucoup de films glorifient la vengeance, on pouvait la traiter différemment", dit Jérôme Salle, mais la fin du film reste très classique.
Le beau gosse Orlando Bloom joue pour sa part Brian, un policier tatoué et macho en pleine déchéance qui boit et prend des cachets. "Je n'étais pas le choix évident pour ce rôle. C'est un nouveau chapitre pour moi. C'est difficile de casser la perception que les autres ont de vous !"
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