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"Cinquante nuances de Grey" : l'attente du film mesurée aux réservations

"Cinquante nuances de Grey" sort mercredi dans plusieurs pays dont la France où le film est interdit aux moins de douze ans. Le succès du best-seller érotique au cinéma semble déjà garanti.
Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Après le livre érotique, le film "Cinquante nuances de Grey" sort mercredi © Radio France / B.Illy)

Cinquante nuances de Grey compte plus de cent millions de lecteurs dans le monde, en majorité des lectrices, et plus de six millions pour le seul territoire français. L’adaptation au cinéma du roman érotique de la Britannique E.L James sort ce mercredi. Le phénomène littéraire est devenu l’un des films les plus secrets et attendus de l'année.

Des réservations inhabituelles

La romance émaillée de coups de cravache entre la douce Anastasia et le mystérieux monsieur Grey a fait le tour du monde. Et le film semble parti pour séduire des millions de spectateurs. En France, les fans se sont rués sur les tickets, avec plus de 200.000 préventes enregistrées. "C’est du jamais vu ! On a jamais atteint ça " résume Stéphane Huard, le directeur général d'Universal, distributeur du film.

"On s’est rendu compte qu’il y avait une attente particulière des fans et on a incité chaque réseau à essayer de mettre en place des ventes dès Noel."

Le film est entouré d’une grande discrétion et elle s’explique :

"C’est une discrétion qui s’est imposée à nous car le film a été prêt très tard, on vient juste de le recevoir pour être honnête et les premières projections presse se passent aujourd’hui parce qu’on ne pouvait pas le faire avant. D’autre part, le film est inspiré d’un livre très connu déjà, donc il n’était pas nécessaire d’en dire beaucoup. Six millions de livres vendus en France, des fans en nombre très considérable, donc on laisse les spectateurs découvrir le film directement."

Le phénomène "Cinquante nuances de Grey" sort au ccinéma ce mercredi : un reportage de Benjamin Illy

A qui profite le Grey ?

La lecture à haute voix, c'est pour Stéphane Rose, responsable de la librairie érotique "La Musardine" à Paris, dans le 11e arrondissement. C’est aussi une maison d'édition qui surfe sur le phénomène Cinquante nuances de Grey , en publiant des romans "mommy porn". L’un d’eux, Sex in the Kitchen,  d'Octavie Delvaux s'est vendu à 15.000 exemplaires. La demande est forte et décomplexée.

"On a vu beaucoup de jeunes nanas seules venir acheter des livres et demander conseil. Quand elles demandent conseil, elles veulent quelque chose comme Fifty Shades of Grey . Tout ça depuis deux ans a clairement élargi notre public. C’est la meilleure définition, le "mommy porn" parce que c’est un livre qui a été écrit par une maman, tranquille chez elle. C’est un peu une "madame tout le monde" à laquelle beaucoup de gens se sont identifiés et ça a permis de faire sauter le verrou de la littérature érotique."

Chez "Démonia" à Paris, la plus grande boutique fétichiste de France, se vendent sur 400 mètres carrés toutes sortes de menottes, cravaches, boules de geisha, vibromasseurs, tenues en cuir ou en vinyle. Pour les adeptes, Cinquante nuances de Grey reste très sage, explique Miguel.

"C’est de la vanille ! C’est une façon de dire cul-cul la praline mais gentil ! Une sexualité un peu classique (…) Maintenant, oui, il y a de plus en plus de gens intéressés par ces pratiques. Est-ce que les mentalités ont évolué suffisamment pour oser en parler au sein même de son couple ? Je pense qu’il y a encore du chemin à faire…"

Universal parie sur une fréquentation d'au moins quatre millions de spectateurs et spectatrices, qu'elles soient vanille ou pas.

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