« Cogan – la mort en douce » à Cannes : Brad Pitt en ange de la mort
Synopsis : Lorsqu’une partie de poker illégale est braquée, c’est tout le monde des bas-fonds de la pègre qui est menacé. Les caïds de la Mafia font appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais entre des commanditaires indécis, des escrocs à la petite semaine, des assassins fatigués et ceux qui ont fomenté le coup, Cogan va avoir du mal à garder le contrôle d’une situation qui dégénère…
Killing Theme Softly : les premières images (en V. O.)
Mise en scène
Réalisé par le Néo-zélandais expatrié aux Etats-Unis Andrew Dominik, son précédent film « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » - déjà avec Bad Pitt (Coupe Volpi à Venise) - avait été sacré un des 10 meilleurs films de 2007. Une évidence. Il revient au thriller après son premier film « Chopper », Grand prix et Prix de la critique au Festival du film policier de Cognac en 2001. « Cogan – la mort en douce », en compétition, tient un peu cette année la place de « Drive » l’an dernier.
Le rapprochement émane de la qualité de la mise en scène, la barre étant placée dès le plan d’ouverture où un homme erre au milieu d’ordures portées par le vent dans un désert urbain, une zone industrielle, un terrain vague, alors qu’en voix off résonne la voix de Barak Obama en campagne électorale. Une voix qui reviendra tout le film pour établir un parallèle entre l’état de l’Amérique contemporaine et la pègre. Le sens de ce rapprochement ne sera explicite qu’à la toute dernière scène du film. Belle chute.
Assassinat, dialogue et politique
Servi par une photographie pleine d’ambiance signé Greg Fraser, elle devient graphique lors d’un moment de mise en scène qui restera anthologique, au cours d’un meurtre filmé en hyper ralenti époustouflante. Elle contient tout le titre du film, « La mort en douceur », crédo porté par Cogan, tueur à gages qui, lors du meilleur dialogue du film, explicite sa démarche consistant à ne pas stresser sa future victime avant de la tuer.
A l’image de 65e Festival de Cannes, aucun rôle féminin à l’appel, sauf une prostituée, qui se fait vertement insulter. Ce qu’elle rend bien à son client. C’est dire si le film est plutôt dopé à la testostérone. Un bémol à ce thriller qui revêt une dimension politique feutré, un trop long dialogue entre Brad Pitt et James Gandolfini, comme si Andrew Dominik avait laissé la star des « Soprano » en roue libre.
On avait remarqué que le cinéaste aimait les scènes dialoguée dans son « Jesse James » où ils étaient ciselés. Il se rattrape dans un autre, plutôt un monologue, où Cogan (dont le nom n’est jamais cité dans le film ; pourquoi l’avoir mis dans le titre ?) expose sa philosophie de l’assassinat, en douceur. Bien vu.
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