Covid-19 : "On se bat car nous voulons une saison des festivals, et c'est dès maintenant qu'elle se prépare", défend un syndicat du spectacle
Malika Seguineau, directrice générale du Prodiss, explique aussi que le secteur du spectacle vivant travaille à un nouveau protocole sanitaire dans lequel l'accès aux salles serait conditionné à l'obtention d'un test au Covid-19 négatif.
"On veut que 2021 soit le moment de la reprise des jauges debout, qui constitue un pan considérable de l'activité du spectacle vivant, et qui surtout conditionne la reprise des festivals", explique vendredi 8 janvier sur franceinfo Malika Seguineau, directrice générale du Prodiss, le syndicat national du spectacle musical et de variété, alors que le secteur des musiques actuelles travaille sur des concert-tests pour pouvoir rouvrir les salles en tenant compte du risque lié au Covid-19.
franceinfo : À Madrid, les salles de concert ne sont pas fermées. Quelle est la différence entre ce choix espagnol et le choix de la France ?
Malika Seguineau : Madrid a fait le choix de rouvrir l'ensemble des salles de spectacle depuis le mois de juin. En France, le choix a été tout autre, puisque malheureusement nos spectacles, nos salles, demeurent fermés depuis de longs mois, et pour une grande partie de l'activité, c'est purement et simplement interdit depuis le mois de mars. À Madrid, les conclusions sont plutôt positives, puisque les autorités espagnoles mettent elles-mêmes en avant que d'aller assister à un concert, à une pièce de théâtre ou à l'opéra ne présente pas plus de risque que d'aller dans un supermarché, que ce ne sont pas des lieux de clusters, étant donné que les protocoles sanitaires existent, sont respectés. Ils ont récemment mené une expérimentation démontrant que ce n'était pas un lieu contaminant.
Peut-on imaginer demain devoir présenter un test avant d'entrer dans une salle de spectacle ?
C'est assez simple à organiser. C'est le travail que nous avons présenté au ministère de la Culture et à d'autres collectivités intéressées par le projet.
"Il s'agit pour nous de tester grandeur nature, avec des tests PCR mais également des tests salivaires, pour pouvoir décliner cela sous forme d'un concert réel avec des vrais spectateurs dans une salle à Paris."
Malika Seguineauà franceinfo
Pour mesurer et adapter demain l'ensemble de l'organisation de nos concerts à ces besoins nouveaux, en termes sanitaires, il s'agit pour nous d'organiser un véritable test, une expérimentation médicale. Nous souhaitons ne pas nous limiter aux tests PCR, nous regardons de près l'évolution sur les tests salivaires, car ça ira sûrement beaucoup plus vite au niveau de la gestion des flux de spectateurs. Notre idée, c'est d'aboutir à cette expérimentation autour de la fin mars, pas plus tard. C'est nécessaire pour organiser la saison des festivals d'été. Sur la base des résultats, on pourra tester dans le cadre d'un véritable festival ou concert le choix retenu à l'issue de l'expérimentation. Il faut prendre en considération ces contraintes sanitaires nouvelles pour pouvoir rouvrir nos lieux et les réorganiser à la lueur de ces nouvelles contraintes.
Sans cela, les spectacles en jauge debout pourront-ils reprendre ?
Sans cela, nous on a une conviction : c'est que les jauges debout ne sont pas prêtes de redémarrer. Il faut passer par l'expérimentation de la jauge debout pour pouvoir relancer le processus des concerts en jauge debout et les festivals d'été.
"Pour les quelques spectacles qui ont pu avoir lieu en 2020, ce n'était que des spectacles en jauge assise. On a le protocole, ça a fonctionné, il n'y a pas eu de clusters."
Malika Seguineauà franceinfo
Désormais, on veut que 2021 soit le moment de la reprise des jauges debout, qui constitue un pan considérable de l'activité du spectacle vivant, et qui surtout conditionne la reprise des festivals. On se bat car nous voulons une saison des festivals, et c'est dès maintenant qu'elle se prépare. On a déjà avancé sur des protocoles sanitaires simples, maintenant on intègre le processus des tests. Au regard de ces résultats, on organisera nos modèles avec le gouvernement. C'est aussi pour cela que nous souhaitons que le gouvernement suive avec nous ces expérimentations, comme ça a été le cas en Espagne. Le gouvernement est au côté du secteur, non seulement en termes de soutien mais aussi sur les expérimentations. Roselyne Bachelot l'a dit, le ministère de la Culture et le gouvernement sont au soutien du secteur depuis le début de cette crise, et c'est vrai. Aujourd'hui, on ne veut pas seulement être soutenus, on veut aussi accompagner la reprise, et l'expérimentation constitue ce temps de la reprise. Le gouvernement doit être à nos côtés pour organiser la reprise des festivals et des concerts.
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