Culture : la comédie musicale "Je vais t'aimer", qui revisite les plus grands tubes de Michel Sardou, s'installe pour un mois à La Seine musicale
Le spectacle de Serge Denoncourt, qui s'appuie sur la discographie de Michel Sardou, raconte la vie de six amis à partir de 1960.
En 1960, six amis se retrouvent sur le prestigieux paquebot France lors de son inauguration : voilà le point de départ de la comédie musicale Je vais t'aimer, qui se joue du 20 mai au 19 juin à La Seine musicale, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Elle revisite 25 des plus grandes chansons de Michel Sardou, avec 12 artistes et une compagnie de danseurs.
Je vais t'aimer raconte l'histoire des six protagonistes : leurs rêves parfois échoués, leurs parents, leurs enfants, le tout en France, au Maghreb ou aux États-Unis... Construire une narration était essentiel pour le metteur en scène et auteur du spectacle. "Je ne suis pas très fan des spectacles musicaux, c'est-à-dire des spectacles avec une chanson derrière l'autre, qui racontent plus ou moins une histoire mais où les chansons ne sont pas toujours justifiées. Ce sont plutôt des numéros musicaux", explique Serge Denoncourt. Quand on lui a proposé de monter une comédie musicale autour de Michel Sardou, il a donc hésité.
"J'ai dit oui, que c'était super mais en même temps je ne voyais pas comment faire une comédie musicale avec des chansons aussi disparates, qui n'ont rien à voir entre elles."
Serge Denoncourt, auteur et metteur en scène du spectacleà franceinfo
Le déclic se fait par la suite : "Tout à coup, j'ai eu ce flash de démarrer sur l'inauguration du France avec six copains et de suivre leur destin sur quarante ans. À partir de là, je me suis mis à trouver les chansons qui pouvaient me permettre de faire évoluer ces destins."
Des passages obligés parmi les tubes du chanteur
Sur scène, les douze chanteurs comédiens sont entourés par une troupe de danseurs professionnels. "Quand j'ai commencé à décortiquer les titres pour les interpréter, j'ai trouvé ça super intéressant", raconte Emji, qui incarne Louise, une jeune fille pétillante qui traverse 40 ans d'histoire, de la libération sexuelle à une vie plus rangée d'avocate. "Pour la chanson 'Je vais t'aimer', par exemple, j'écoutais l'air et je connaissais le refrein mais je ne m'étais pas forcément penchée sur le cœur des couplets. En fait, on s'aperçoit que c'est plutôt une chanson d'amour au sens passionnel et sexuel."
Si toutes les chansons interprétées dans le spectacle ne sont pas des tubes, il y avait quand même un passage obligé : Les lacs du Connemara. Si "tout le monde était catégorique" sur le fait que la chanson devait y figurer, elle a donné du fil à retordre à Serge Denoncourt. "Je ne voyais pas comment mettre le Connemara et l'Irlande dans le spectacle alors que j'avais six Français." Il s'appuie finalement sur l'un des personnages, très revendicateur. "Je me suis dit : qui sont ses parents ? C'est peut-être ce monsieur O'Connolly dont on parle dans la chanson ? Pourquoi ne pas faire un flashback en 1947 au mariage de ses parents ?", se souvient-il. L'exercice a été d'autant plus compliqué que l'auteur est québécois.
"Étrangement, le Connemara n'est pas du tout un tube au Québec. On ne connaît pas !"
Serge Denoncourt, auteur et metteur en scène du spectacleà franceinfo
Durant tout le spectacle, ça chante et ça danse dans des costumes colorés, avec des décors projetés en vidéo et sur une bande son orchestrale préenregistrée. À la fin, le public est debout et certains spectateurs regrettent même l’absence de leur chanson préférée de Michel Sardou.
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