Le musée des Beaux-Arts de Besançon rend hommage à Juliette Roche, artiste méconnue du XXe siècle
Jusqu'au 19 septembre prochain, le musée des Beaux-Arts de Besançon présente la première grande rétrospective de Juliette Roche. Une artiste méconnue qui a participé aux avant-gardes du XXe siècle.
Pour sa réouverture après des mois de confinement, le musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon a fait un choix audacieux : organiser la première grande rétrospective de Juliette Roche, une artiste atypique. "Cette exposition, c’était le petit manque du premier déconfinement, estime Nicolas Surlapierre, directeur des musées de Besançon. Je pense qu’on l'a pallié d’une manière élégante et subtile", avance-t-il.
Le nom de Juliette Roche est encore peu connu du grand public. C'est donc l'occasion de découvrir l'oeuvre de cette artiste discrète ayant participé aux avant-gardes artistiques du XXe siècle. "Son père était un important ministre de la IIIe République. Elle a donc vécu dans un milieu aisé, cosmopolite et fortuné. Très tôt, elle a su qu’elle serait à la fois poétesse, écrivaine et peintre", retrace Christian Briend, commissaire scientifique de l'exposition et conservateur au Centre Pompidou.
Voir cette publication sur Instagram
Des oeuvres exposées pour la première fois
Elle étudie la peinture auprès de Maurice Denis et Paul Sérusier. Dès ses débuts, elle se passionne pour les scènes urbaines et les espaces publics. Après avoir rencontré les "cubistes du salon" (dont son mari Albert Gleizes), ses visages se parent de formes géométriques. Juliette Roche voyage et côtoie les grands artistes de son époque comme Marcel Duchamp et Francis Picabia, rencontrés à New York pendant la Première Guerre mondiale. Peu exposée de son vivant, la peintre est redécouverte à la fin du XXe siècle. Ses oeuvres, emblématiques des révolutions artistiques de son époque, feront alors leur apparition dans de prestigieux musées.
Aujourd’hui, plus d'une centaine de ses œuvres – peintures, dessins, céramiques - sont à découvrir. La plupart n'avaient jamais été exposées. Comme le chef d’œuvre de l’exposition : American Picnic (1918), une relecture de la Danse de Matisse. "C’est le plus grand format jamais peint par l’artiste à New York dans son atelier, détaille Christian Briend. Une toile inachevée, qui n’a jamais été montrée au public. C’est la première fois qu’on va pouvoir découvrir cette œuvre saisissante qui représente une sorte d’Âge d’or fantasmé où toutes les ethnies se mélangent".
L'exposition s’accompagne d’un catalogue scientifique, premier ouvrage consacré à Juliette Roche. Le commissaire d'exposition Christian Briend espère que le projet profitera de l’engouement du déconfinement. "C’est une chance pour Juliette Roche que son exposition arrive à ce moment-là, alors que le public aura soif d’art et viendra dans les musées", déclare-t-il.
"Juliette Roche, l'insolite"
Jusqu'au 19 septembre 2021 au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie
1 place de la Révolution, 25000 Besançon
Plein Tarif : 8 euros / Tarif réduit : 4 euros
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.