Michel Dubois, maître de la sérigraphie, expose ses plus belles affiches à Orléans
Le Moma de New York, le Louvre et d'autres institutions prestigieuses lui ont commandé des affiches. Une soixantaine d'entre elles sont présentées dans l'exposition "La sérigraphie s'affiche" à la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d'Orléans jusqu'au 5 avril 2020.
La sérigraphie est un art dont Michel Dubois avait fait son métier. Aujourd'hui retraité et propriétaire de la la galerie d'art Le Garage, il a sélectionné une soixantaine d'affiches, qui ont jalonné quarante ans d'une carrière particulièrement riche, pour les présenter au public. L'exposition La sérigraphie s'affiche permet de découvrir l'esthétique et la technique de cet art graphique qui a séduit les plus grands musées. C'est la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d'Orléans, d'où Michel Dubois est originaire, qui offre son écrin jusqu'au 5 avril 2020.
Pas facile de faire le tri dans quarante années d'archives ! Depuis son adolescence et un certificat d'aptitude professionnelle pour le métier de peintre décorateur et peintre en lettres en poche, Michel Dubois baigne dans l'artisanat d'art. Il a d'ailleurs pris la suite de son père dans la boutique de la rue de Bourgogne, à Orléans. En début de carrière, il se lance dans la publicité. "On peignait sur les véhicules, les vitrines... Tout ça était fait à la main" explique-t-il.
Des couleurs éclatantes
La sérigraphie, qui deviendra sa marque de fabrique, viendra un peu plus tard. Un précieux savoir-faire dérivé du pochoir. "Avec une raclette, on fait passer de l'encre à travers le tissu. Pour chaque couleur on aura un passage, rouge, bleu, jaune et noir. " Résultat de cette technique très gourmande en encre : des couleurs éclatantes... et des affiches qui marquent leur temps, comme pour les 50 ans de l'ONU ou la coupe du monde de foot 1998.
Le rêve américain
La consécration viendra d'outre-Atlantique. L'envie de travailler avec les Etats-Unis nait lors des fêtes du centenaire de la statue de la Liberté, à New York, en 1986. De retour en France, Michel Dubois et son équipe élaborent une stratégie. "On voulait travailler avec le MoMA qui n'avait pas de grands posters. Nous leur avons proposé d'en imprimer 500 gratuitement. Ils ont accepté."
En un mois, tous les exemplaires de la reproduction de Bauhaus Stairway d'Oskar Schlemmer sont vendus ! Commence alors le début d'une aventure qui durera près de quinze ans (dans les années 80/90), avec la réalisation d'affiches grand format des oeuvres de Picasso, Van Gogh, Warhol, Lichtenstein...
Une qualité supérieure
"Les Américains, pourtant à l'origine de la technique de la sérigraphie, avaient un peu de retard sur l'Europe. On avait une qualité supérieure à la leur" explique Michel Dubois. Cette collaboration avec le MoMA ouvrira les portes d'autres grands musées : à New York toujours, avec le Guggenheim et le Brooklyn Museum, avec le musée d'art contemporain de Chicago et celui de Montréal... et, par ricochet, avec Le Louvre et le Centre Pompidou. "Si vous travaillez pour le MoMA, vous devez être sérieux" s'amuse Miche Dubois.
"La sérigraphie s'affiche" jusqu'au 5 avril à la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier, Orléans.
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