"Prison, au-delà des murs", évocation dérangeante et passionnante de l'univers carcéral au musée des Confluences de Lyon
Découvrez la nouvelle exposition du musée des Confluences de Lyon. Une immersion dans le monde carcéral, du XVIIIe siècle à nos jours.
C'est encore une fois à un voyage inédit que le musée des Confluences de Lyon invite le visiteur. Cette fois, il s'agit de découvrir et de comprendre l'univers du monde carcéral, du XVIIIe siècle à nos jours. Une exposition forte, riche et émouvante à découvrir à partir de vendredi 18 octobre et jusqu'au 26 juillet 2020.
Des objets, des films, des photos, des livres et même un théâtre optique. Comme à son habitude, le musée des Confluences mélange les arts, les sources et les disciplines pour servir un propos. Cette fois-ci, il est d'une exigence rare : raconter, sans parti-pris ni jugement l'univers carcéral. Un milieu très complexe qui touche à la justice, la société et aux Hommes. Un parcours original pour découvrir et comprendre notre système pénitentiaire.
La prison a été inventée pour humaniser la peine
L'exposition, qui mêle nouvelles technologies, dessins et objets s'ouvre par un tableau du XIXe siècle d'Alexandre Bonnin de Fraysseix. Elle représente les protagonistes d'une scène de crime et ce qu'attend la société de la justice. Le monde carcéral tel qu'on le connaît n'a été inventé qu'après la Révolution Française. C'est à ce moment-là que l'enfermement devient une sanction. La prison est alors vue comme plus humaine car elle remplace l'humiliation en public et surtout les châtiments corporels. Et dès le début, on a pensé à l'après. Que fait-on de ce temps d'enfermement ? Comment préparer le retour du condamné dans la société ?
Des cellules reconstituées
Le parcours est immersif mais l'exposition n'est pas une immersion. La précision est de taille, selon les équipes du musée. Nul ne peut prétendre se mettre à la place d'un détenu et ce n'est pas le propos. Mais la scénographie très originale de Tristan Kobler divise la scène en plusieurs cellules aux grands barreaux oranges. A l'intérieur, un thème. La vie des détenus, la violence, le rapport à la hiérarchie, mais également les moyens "d'évasion", comme le travail et la pratique d'une activité artistique. De nombreux objets issus de la collection du musée international de la Croix-rouge et du Croissant-Rouge de Genève, qui a co-produit l'exposition, sont présentés. Comme ces figurines ethnographiques, fabriquées par des détenues de la prison de Genève à partir de photographies.
L'exposition présente environ 160 objets, mais aussi des oeuvres d'artistes contemporains parmi lesquels Ernest Pignon-Ernest ou Didier Chamizo. Cette exposition unique en France a été conçue par le musée des Confluences, le musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge de Genève et le Deutsches Hygiene-Museum de Dresde, en Allemagne.
Un théâtre optique
Le Théâtre Nouvelle Génération (TNG) de Lyon a contribué d'une façon unique à cette expérience en créant un théâtre optique. Par l'illusion, le visiteur pourra vivre "une expérience immersive en trois actes dans un espace de détention" selon Joris Mathieu, directeur du théâtre. Ainsi, assis dans un parloir, il suffit de décrocher un téléphone pour voir apparaître de l'autre côté d'une vitre un détenu et écouter son histoire. Un vrai plus dans cette exposition déjà très riche. Un parcours audacieux, parfois dérangeant mais surtout enrichissant. Le visiteur est invité à s'interroger sur ses certitudes sur la prison. Un sujet d'actualité souvent brûlant.
Le musée le plus visité en régions
Une exposition temporaire qui devrait attirer les foules dans un musée qui s'apprête, le 19 décembre, à célébrer son 5e anniversaire. Avec plus de 680 000 visiteurs par an, il s'est largement intégré dans le paysage culturel français. Il est , après ceux de Paris, le musée le plus visité de France.
Exposition "Prison, au-delà des murs" au musée des Confluences de Lyon, du 18 octobre 2019 au 20 juillet 2020 - 86 Quai Perrache 69002 Lyon - +33(0)4 28 38 12 12 - ouvert tous les jours sauf le lundi, nocturne tous les jeudis jusqu'à 22h
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.