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"Si j'ai pu offrir aux gens une meilleure image d'eux-mêmes, ma mission est accomplie": John Waters au festival queer Ecrans Mixtes

Le réalisateur américain, roi de l'outrance et de la provoc, était l'invité d'honneur du 10e festival lyonnais Ecrans Mixtes dédié au cinéma queer.

Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
John Waters au festival Ecrans Mixtes à Lyon (V. Diguat / France 3 Rhône-Alpes)

Consacrer une rétrospective à John Waters et proposer une master class en compagnie d'un des réalisateurs les plus provocateurs du cinéma américain, c'est la bonne idée des organisateurs du 10e festival Ecrans Mixtes qui s'est déroulé à Lyon du 4 au 12 mars 2020. Le réalisateur de Baltimore a en effet toute sa place dans ce rendez-vous qui aborde le cinéma sous l'angle LGBT (lesbien, gay, bi, transgenre).

Le réalisateur John Waters Ecrans Mixtes dédiés
Le réalisateur John Waters Ecrans Mixtes dédiés Le réalisateur John Waters Ecrans Mixtes dédiés

Humour et personnages décalés

Auteur d'une douzaine de films, dont certains sont devenus cultes (Pink Flamingos, Polyester, Hairspray, Cry Baby, Cecil B. demented, Serial Mother...), John Waters a commencé sa carrière dans les années 60, se faisant tout de suite remarquer par son univers déjanté, empreint d'obscénité, d'humour décalé, peuplé de personnages marginaux et hors-normes, à l'image de Harris Glenn Milstead un acteur et chanteur américain, mais aussi drag queen, plus connu sous de Divine et qui a joué dans la plupart de ces films jusqu'à sa mort en 1988.

"C'est vraiment une personne du milieu de l'underground, sorti dans les années 60 avec une culture queer, en marge de la culture patriarcal hétéro normée" souligne Olivier Leculier, le président du festival Ecrans Mixtes.

Il a inventé des choses folles et provoqué la société comme personne à l'époque.

Olivier Leculier

Président du festival Ecrans Mixtes

Trash mais humaniste

Ses premiers films, notamment Pink Flamingos, Female Trouble et Desperatre Living le feront surnommés "le pape du trash" en raison de leur goût immodéré pour le mauvais goût et l'exagération. Une étiquette forcément réductrice que John Waters assume, même si elle cache un homme avant tout attaché au respect de l'autre.

J'ai toujours utilisé la grossièreté pour capter l'attention des gens et leur permettre de regarder les choses sous un angle différent.... Je veux rendre les gens fiers d'eux, quels qu'ils soient et même si tout le monde leur dit le contraire

John Waters

Réalisateur

L'écriture avant tout

Cela fait plus de dix ans que John Waters n'a pas pas fait de films. Son dernier long-métrage remonte à 2004 (A dirty shame) mais cela ne semble pas lui manquer, même si confie t-il à Télérama, "on me paie encore pour écrire des films qui ne se réalisent pas comme Fruitcake"A presque 74 ans (il est du 22 avril), John Waters monte aussi sur scène avec un spectacle autobiographique (This Filthy World), qu'il joue une quarantaine de fois par an. 

Celui qui se considère d'abord comme un écrivain a publié près d'une dizaine d'ouvrages. Le plus récent est sorti en 2019. Dans Mr. Know-It-All?: The Tarnished Wisdom of a Filth Elder (Monsieur Je-Sais-Tout?: La sagesse perverse d’un doyen de la crasse), John Waters revient sur ses souvenirs et ses fantasmes, notant au passage que lui, le pape du trash, est devenu en quelques années un artiste légitime et respectable.

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