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Une collecte participative pour étoffer la collection du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère

Le Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère vient de lancer une collecte participative pour compléter sa collection déjà riche de 8000 pièces avec des objets du quotidien ayant appartenu à ceux qui ont connu la période de la Seconde Guerre mondiale.  

Article rédigé par Marion Gadea
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Collecte participative au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère (France Télévisions / France 3 Alpes)

L'appel lancé par le Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère vise un important travail de mémoire. L'institution veut non seulement raconter l'histoire des hommes et des femmes qui vivaient à cette époque mais aussi éviter que de précieux objets ou documents ne soient malencontreusement jetés ou détruits. 

Collecte au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère
Collecte au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère Collecte au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère

L'histoire de 39-45 autrement

Le musée grenoblois possède déjà plus de 8000 pièces. Mais beaucoup sont relatives à l'histoire des combattants et des déportés. L'idée de cette opération est donc d'enrichir cette déjà impressionnante collection avec des objets de tous les jours (vêtements, couverts, ustensiles, photos, jouets...) ayant appartenu à ceux qui ont vécu durant ces années de guerre. Cela permettra ainsi de raconter et de montrer le quotidien des hommes, des femmes et des enfants de l'époque. 

Parmi les souvenirs déjà confiés au musée, il y a le petit ours en peluche qui figure sur l'un des visuels de l'appel au dons : "Boby nous a été donné il y a quelques temps par une personne qui l'avait reçu le matin de Noël 1943. On est en pleine pénurie en France, les consommations sont régies par les lois sur le rationnement. Et cet ours est fabriqué par une couturière du quartier de la gare de Grenoble. Il est intégralement fait en matériaux de récupération", explique Antoine Musy, chargé des collections.

Affiche de la collecte participative du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère (Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère)

Lutter contre l'oubli

Avec cet appel, le musée veut aussi lutter contre l'oubli. Les témoins de cette époque sont de moins en moins nombreux et l'institution craint que certains objets disparaissent lors des successions. L'intérêt de ces souvenirs est inestimable, comme le rappelle Jean-Paul Blanc, le fils de Raymond Blanc, un résistant isérois : "Il faut éviter que ces documents se perdent. Malheureusement aujourd'hui, il y a des familles qui ne sont pas conscientes de ce qui s'est passé (...) Un petit-fils de déporté, que je connais bien, a vidé la maison et a tout jeté."

Document réalisé par le résistant isérois Raymond Blanc (France Télévisions / France 3 Alpes)

Jean-Paul garde donc précieusement les souvenirs de sa famille. Il aimerait d'ailleurs donner au musée des croquis et des textes satiriques que son père a écrit après sa déportation à Buchenwald : "C'est l'histoire de ce qu'il a vécu, à travers ces dessins, ces petites blagues, notamment il y a le testament d'Hitler, c'est assez marrant à lire."

Raymond Blanc, résistant isérois, déporté à Buchenwald (France Télévisions / France 3 Alpes)

Comment donner ?

Pour proposer des objets, les candidats doivent se rendre sur le site collecte39-45.isere.fr et remplir un formulaire en ligne avant d'être recontactés par le musée. Il est également possible d'appeler le musée par téléphone (04 76 42 38 53). Tous les dons seront ensuite soumis à un jury d'experts et une commission scientifique d’acquisition. Le musée recherche surtout des objets autour du quotidien dans les foyers, des prisonniers de guerre, des premières années du conflit et du secteur du Nord-Isère. Toutes les pièces proposées feront l'objet d'une étude. Cette collecte participative durera jusqu'au 1er juillet.

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