Après trois semaines de couvaison, l'artiste Abraham Poincheval a réussi à faire naître un poussin
Sa première performance "avec du vivant" est un succès. L'un des œufs qu'il couve depuis trois semaines a éclos.
Après avoir habité dans un rocher, dans un (faux) ours et dans une bouteille, Abraham Poincheval a réussi, cette fois, à donner la vie. L'artiste français, qui couve dix œufs depuis le 29 mars, a vu naître un premier poussin, mardi 18 avril, au Palais de Tokyo, à Paris. Pour son "premier travail avec du vivant", cet artiste coutumier des performances extrêmes a dû puiser dans ses réserves : enfermé dans une boîte en plexiglas sous les yeux du public, il a très peu dormi, passant le plus clair de son temps assis sur une chaise faisant office de "table de couvaison, avec un système pour poser les œufs".
Une performance"très dure" pour l'artiste
Seul moment de liberté, une sortie d'une demi-heure chaque jour, afin de ne pas craquer. "Ça a été très dur pour lui, beaucoup plus dur que lorsqu'il était enfermé dans un rocher de douze tonnes", a déclaré un porte-parole du Palais de Tokyo. Pour espérer une naissance, il lui fallait maintenir les oeufs à une température de 37 °C. Ses efforts ont été récompensés : mardi après-midi, un premier poussin a commencé à briser sa coquille, obligeant le performeur à quitter temporairement son vivarium pour ne pas écraser le nouveau-né. "Les poussins vont rester avec Abraham dans la vitrine pendant 72 heures" avant d'aller couler des jours heureux dans la ferme normande du père de l'artiste.
L'artiste de 44 ans avait manifesté une certaine inquiétude avant cette expérience, s'y sentant plus exposé que dans ses performances précédentes. "Avant je faisais corps, j'étais à intérieur des choses. Là c'est une véritable transformation, je suis à l'extérieur, je suis celui qui entoure". Autre angoisse : "Il y a un contact beaucoup plus direct avec le public, d'habitude je suis seul avec l'objet. C'est une première", avait-il déclaré à l'AFP. De fait, Abraham Poincheval avait semblé assez mal à l'aise face aux visiteurs qui l'entouraient. Tout en étant sous le regard des curieux, il était quasiment impossible de lui parler à travers la vitre.
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