Exposition : Plantu et ses "50 ans de dessin de presse" s'installent à la Bibliothèque nationale de France
À l'occasion d'un don de ses dessins, Plantu est mis à l'honneur à la Bibliothèque nationale de France où une centaine de ses productions sont exposées depuis mardi.
Plantu vient de faire don de 500 de ses dessins à Bibliothèque nationale de France (BNF) à Paris et le célèbre dessinateur en a mis quelque 30 000 autres en dépôt. À cette occasion, l'institution lui consacre une exposition entre le 20 mars et le 20 mai 2018.
L'actu croquée depuis un demi-siècle
Cette exposition célèbre 50 ans de dessin de presse, mais un demi-siècle après ses débuts, Plantu n’a pas pris la grosse tête. "Je me dis que l'escroquerie a l'air de marcher. Ils ont l'air de me prendre au sérieux, c'est bien", sourit le caricaturiste de 66 ans. Parmi les dessins dont il a fait don à la BNF, figure le tout premier publié par le quotidien Le Monde, le 1er octobre 1972. À l’époque, Plantu vendait des meubles, la journée, dans un grand magasin parisien et dessinait la nuit, avec l’espoir qu’un jour un de ses "crobards", comme il dit, serait retenu par le journal. Ce jour arrive, quand le rédacteur en chef, Bernard Lauzanne, lui annonce que son dessin sera publié l'après-midi même. "C'était un dessin sur le Vietnam, à l'époque où il y avait des conversations à Paris, pour préparer, éventuellement, un accord entre les Vietnamiens et les Américains", se souvient Plantu, comme si c'était hier.
Dans mon dessin, j'ai fait une petite colombe qui tient dans son bec un petit point d'interrogation.
Plantuà franceinfo
Depuis 1972, Plantu a accompagné les lecteurs. Flore, 42 ans, fait partie des premiers visiteurs de l’exposition. "On est comme bercés par son trait, quand on est de ma génération", confie cette admiratrice.
Des dessins entrés dans l'histoire
L’exposition présente des originaux et des esquisses, ce qui permet de découvrir le processus créatif de Plantu. Certains de ses dessins sont entrés dans l’histoire : celui reconnaissant deux États, palestinien et israélien, qu’il a fait signer à Yasser Arafat et Shimon Peres au début des années 1990. Sont aussi présents les dessins qui ont suivi les attentats de janvier 2015 à Paris.
L'un des visiteurs dit sa préférence pour "le dessin du prophète". "C'est beaucoup de petites phrases qui, mises bout à bout, représentent un personnage. Celui-ci dit qu'on ne doit pas le dessiner, curieux, non ?", commente-t-il. Sa voisine décrit une création de Plantu, datant de 1983, qui a retenu son attention : "Une journaliste interroge un homme dans la rue pour lui demander ce qu'il pense de la contraception masculine. Il lui répond : 'Peuh, encore une idée de bonne femme'."
Même les politiques, que Plantu ne ménage pas, apprécient son travail. Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique résume ainsi le personnage : "Il est doué, il est incisif, un dessin vaut tous les éditos, mais il n'est jamais méchant." Le dessinateur confie, lui, que chez les politiques, son meilleur client s’appelait Nicolas Sarkozy.
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