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Que se passe-t-il au musée Picasso ?

La ministre de la Culture Aurélie Filipetti a mis fin au mandat d'Anne Baldassar, en raison d'un "climat de travail extrêmement dégradé". Une décision que conteste la présidente du musée.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Anne Baldassari, le 18 août 2009 à Paris, devant le musée Picasso. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le musée Picasso est en crise. Anne Baldassari, présidente de l'établissement, a été démise de ses fonctions le 13 mai. Cette dernière était en charge de l'organisation de la réouverture du musée, repoussée récemment au mois de septembre. Claude Picasso a réagi dans Le Figaro et se dit "scandalisé par une situation ubuesque et démentielle". Anne Baldassari soupçonne de son côté un règlement de comptes politique. Francetv info revient sur cette polémique en quatre actes.

Acte 1 : un rapport indique un "climat de travail dégradé"

Un rapport de l'Inspection générale des affaires culturelles (Igac), demandé par la ministre de la Culture, rendu en mars, fait apparaître "un climat de travail extrêmement dégradé, une profonde souffrance au travail et une atmosphère anxiogène mettant en danger les agents", selon le communiqué du ministère diffusé mardi.

Anne Baldassari était alors sur la sellette. Début mai, Vincent Berjot, directeur général du patrimoine au ministère, avait déjà brandi le rapport de l'Igac dans ses efforts pour justifier le report de l'ouverture du musée à la mi-septembre, alors que celle-ci était initialement prévue pour juin, comme le rappelle Le Monde

Acte 2 : le coup de colère de Claude Picasso

Le report du chantier est également au cœur de cette polémique. Le ministère a justifié le report de l'inauguration par un retard du chantier. Mais Claude Picasso, appuyé par l'architecte du chantier, affirme que le chantier "a été livré à la date prévue". Dans un entretien accordé au Figaro, le fils de l'artiste exprime sa colère. Il estime que "la France se fout de son père" et accuse le gouvernement de tout faire pour compliquer la vie d'Anne Baldassari dans son travail pour la réouverture du musée.

Claude Picasso aurait ainsi tout fait pour soutenir Anne Baldassari. Il est même intervenu le 5 mai auprès du Premier ministre Manuel Valls pour proposer d'assurer une médiation "afin que le musée ouvre avec Madame Baldassari à sa tête". Le fils du peintre espagnol estime que cette dernière représente "l'autorité scientifique qui a porté l'agrandissement du musée depuis des années".

Acte 3 : Aurélie Filippetti débarque Anne Baldassari

Dans son communiqué, le ministère de la Culture lie le limogeage d'Anne Baldassari à la nécessité d'organiser l'ouverture du musée dans un climat apaisé : "Les exigences de la réouverture prochaine du musée Picasso dans les meilleures conditions, la protection des agents du musée et le rétablissement d'un cadre de confiance entre le musée et ses interlocuteurs, dont les services du ministère de la Culture, (...) conduisent à mettre fin au mandat d'Anne Baldassari."

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti, qui a rencontré Anne Baldassari, lui a toutefois "proposé de réaliser l'accrochage de la collection pour la réouverture du musée", "par respect" pour son travail scientifique, selon le communiqué. Le ministère veut désormais aller vite, avec un successeur désigné "sous quinzaine à l'issue d'une procédure de sélection ouverte". En attendant, l'intérim de la présidence a été confié à Jérôme Bouët, inspecteur général des affaires culturelles, qui vient tout juste d'être nommé au conseil d'administration du musée.

Acte 4 : Anne Baldassari contre-attaque

Anne Balassari a décidé de réagir au micro de RTL, vendredi 16 mai. Elle soupçonne un réglement de comptes politique et dit avoir été "poussée à la démission à plusieurs reprises" depuis le mois de novembre. "Tout ceci a été organisé dès le début comme cela et comme je suis quelqu'un de particulièrement incontournable dans mes fonctions, on a utilisé l'artillerie lourde", poursuit-elle. A la question de savoir s'il fallait faire de la place à des amis proche du pouvoir, elle répond par l'affirmative.

Elle assure par ailleurs être toujours la présidente du musée : "J'attends la décision du président de la République. C'est lui qui a l'autorité de me démettre de mes fonctions." Et Anne Balassari de répondre au rapport de l'Igas en portant à son tour des accusations : "Évidemment, c'est faux (...) C'est une fabrication et cela fait partie du scénario qui est assez créatif. Tout a été absolument organisé." Quant à Claude Picasso, qui s'est dit "scandalisé", il menace désormais de ne pas procéder aux donations. 

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