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Aux Bahamas, un luxueux festival de musique sur une île de rêve vire au cauchemar

Venus pour un week-end de fête dans un environnement paradisiaque, les festivaliers ont vite déchanté en arrivant sur place.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Capture d'écran de la page Instagram du Fyre Festival. (FYRE FESTIVAL / INSTAGRAM)

Quand le bling-bling fait pschitt ! Un nouveau festival de musique aux Bahamas, qui promettait le nec plus ultra en matière de luxe, a capoté le jour même de son ouverture, vendredi 28 avril, prenant au dépourvu des centaines de festivaliers à leur arrivée sur place.

Avec des pass vendus entre 400 et 230 000 euros, le Fyre Music Festival devait se tenir sur une île privée des Exumas, avec des têtes d'affiche comme Blink 182, Major Lazer ou encore Disclosure. Le tout était promu sur Instagram et YouTube à grand renfort de vidéos de mannequins, d'eaux turquoises et de jets privés.

Dans un communiqué de presse en décembre, les organisateurs, parmi lesquels le rappeur Ja Rule, promettaient une "expérience unique dans une vie, avec deux week-ends de musique, de culture, d'art et de gastronomie""Imaginez les artistes les plus en vue, les eaux les plus belles au monde, les yachts, les jet-skis", ajoutaient-ils.

"Je préfère dormir à l'aéroport"

A leur arrivée sur place, jeudi, les premiers participants n'ont découvert sur place que des tentes en plastique blanc posées sur le sable. "C'est un chaos total", a décrit l'un d'eux sur Twitter, évoquant un personnel aux abois et plongé dans le noir. Une femme s'est inquiétée d'avoir "très peu de nourriture, d'eau, de sécurité et d'électricité"

En guise d'expérience gastronomique, les festivaliers ont dû se contenter de sandwichs au fromage, le prestigieux traiteur prévu pour l'événement ayant renoncé à s'y associer.

"On s'attendait à quatre nuits de bonne musique", raconte William Finley, un festivalier désabusé, au Washington Post (en anglais). Il a déboursé environ 4 000 dollars (3 700 euros) pour une formule VIP avec un hébergement dans un "châlet de luxe". En découvrant le retard pris sur le site, il a préféré repartir le plus vite possible. "Je préfère dormir à l'aéroport plutôt que dans une tente", lâche-t-il.

"Un mec vient de défaillir"

A l'aéroport, une foule attendait les vols promis in extremis par l'organisation pour les reconduire aux Etats-Unis. "Un mec vient de défaillir à l'aéroport parce qu'il fait tellement chaud et qu'ils nous ont enfermés", a tweeté William Finley, rentré à Miami vendredi.

Les organisateurs ont publié, vendredi, un message sur le site internet du festival, annonçant qu'il était "reporté" et demandant aux gens de faire preuve de "patience""Du fait de circonstances hors de notre contrôle, l'infrastructure physique n'a pas été installée à temps et nous sommes incapables de mettre en œuvre notre vision en toute sécurité et pour le plaisir de nos participants", écrivent-ils.

"Une désorganisation totale", selon les Bahamas

Le même jour, le ministère du Tourisme des Bahamas s'est dit "extrêmement déçu" par la tournure des événements, évoquant "une désorganisation totale" et un "chaos". Des représentants des autorités locales ont été dépêchées sur place pour faciliter le départ des festivaliers.

Les difficultés avaient commencé à apparaître au début du mois, lorsque The Wall Street Journal avait indiqué que les organisateurs avaient quelques factures en retard. Jeudi, leurs soucis avaient pris une nouvelle dimension, lorsque les rockeurs de Blink 182 ont annoncé qu'ils ne feraient pas le déplacement. "Nous ne sommes pas certains d'avoir ce dont nous avons besoin pour vous offrir la qualité des performances que nous offrons toujours à nos fans", avait indiqué le groupe. Un faux-bond bien senti pour éviter un gros plat.

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