Festival d'Avignon : Hugues Duchêne et sa troupe du Royal Velours, succès sur la scène du Off
Au Théâtre Le Train Bleu, le public d'Avignon plébiscite "Je m'en vais mais l'État demeure" d'Hugues Duchêne et de la compagnie Le Royal Velours. Cette pièce d'actualité chronique l'année écoulée avec beaucoup d'humour.
Au Festival d'Avignon, parmi les 1538 spectacles présentés sur les scènes du Off, c'est la chasse aux pépites. Le public a repéré d'emblée la pièce Je m'en vais mais l'État demeure d'Hugues Duchêne et de la compagnie Le Royal Velours.
Ils se sont connus à l'académie de la Comédie Française. Quand Emmanuel Macron a été élu président de la République, ils sont entrés dans la vie active. Passionné de politique, engagé aux jeunesses socialistes alors qu’il était étudiant à Sciences-po Lille, Hugues Duchêne a toujours écrit sur le sujet. Quand Olivier Py est nommé directeur du festival d’Avignon, après de sombres jeux de pouvoir qui l’avaient privé d’un second mandat à la tête du Théâtre de l’Odéon, il en faisait une pièce satyrique. Hugues Duchêne a choisi cette fois de raconter les douze derniers mois par le prisme de l'actualité judiciaire.
C'est la première année où on a commencé vraiment à juger les grands actes terroristes. J'ai adoré suivre ces procès.
Hugues Duchêneà franceinfo
Virtuoses, adeptes d'un théâtre sans filtre et avec peu de moyens, les sept comédiens alternent gravité des sujets et parenthèses personnelles. On passe d’une reconstitution vibrante de la plaidoirie d’Éric Dupond-Moretti lors du procès d'Abdelkader Merah, aux déboires amoureux du metteur en scène.
On me dit que j'aurais pu être plus méchant... J'ai fait ce que j'ai pu.
Hugues Duchêne
Insolent, Hugues Duchêne moque aussi le milieu dans lequel il veut se faire une place. En mai dernier, le directeur du Théâtre de l'Odéon, Stéphane Braunschweig, appelle la police quand, lors d'une soirée souvenir de Mai 68, une poignée de contestataires de 2018 a voulu entrer dans la salle. "C’est une matière à satyre qui dit quelque chose de mon époque, de ma génération", Hugues Duchêne qui prend un malin plaisir à jouer le sale gosse doué. Un vent frais et potache souffle sur un Festival d’Avignon bien chargé en propositions tragiques qui se veulent reflet du moment. Qui s’en plaindra ?
Je m'en vais mais l'État demeure : Hugues Duchêne et Le Royal Velours au Train Bleu à Avignon jusqu'au 28 juillet, les jours pairs.
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