L'ex-directrice du festival "La Folle Journée" de Nantes écope de 10 mois de prison ferme
L'ancienne directrice du festival de musique classique nantais "La Folle Journée", Joëlle Kerivin, a été condamnée jeudi 4 mai à trois ans de prison, dont deux ans et deux mois avec sursis, par le tribunal de Nantes (Loire-Atlantique). Elle était jugée pour abus de confiance et détournements de fonds publics. Sa peine de prison ferme pourra se faire à domicile avec un bracelet électronique.
Joëlle Kerivin, 50 ans, était poursuivie pour le détournement de quelque 232 000 euros appartenant à la Société anonyme d'économie mixte (SAEM) "La Folle Journée", et de quelque 61 000 euros à l'Espace Simone-de-Beauvoir, un lieu dédié à la défense des droits des femmes dont elle a été présidente.
L'ex-directrice, absente au délibéré, devra rembourser l'intégralité des sommes détournées. Elle a également l'obligation d'exercer une activité professionnelle et de suivre des soins psychologiques et psychiatriques. Elle aura aussi pour interdiction définitive d'exercer, à titre professionnel ou bénévole, une activité de gestion financière ainsi que de gérer ou contrôler une société pendant quinze ans et d'une inéligibilité pendant cinq ans.
Des faits étalés sur sept ans
"Le tribunal a condamné Joëlle Kerivin à une peine relativement sévère en allant au-delà des réquisitions", a réagi Nicolas de la Taste, avocat de la "La Folle Journée". En mars, le parquet avait requis quatre ans de prison avec sursis. La cour "a pris la mesure de l'ampleur des montants détournés et de la durée des faits", survenus entre 2014 et 2021, a-t-il affirmé.
"Le tribunal a condamné de façon juste et ferme Joëlle Kerivin à l'issue d'une audience qui avait démontré ses capacités de manipulation", a déclaré l'avocate de l'espace Simone-de-Beauvoir, Cécile de Oliveira. En mars, pendant tout le procès, Joëlle Kerivin avait présenté ses excuses à de maintes reprises et avait affirmé avoir "fait n'importe quoi" et "commis l'irréparable".
Le commissaire aux comptes, également poursuivi dans cette affaire, a été pour sa part condamné à six mois de prison avec sursis. "Il était important de le condamner également pour ses négligences coupables", a estimé Christophe Boog, avocat de la ville de Nantes.
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