Le navire russe "Shtandart", réplique d'une frégate du tsar Pierre Le Grand, interdit d'accoster aux Fêtes maritimes de Brest
Le navire russe Shtandart, interdit d'accès dans les ports du Finistère, veut quand même tenter d'entrer dans le port de Brest où il devait participer aux Fêtes maritimes, a déclaré son capitaine Vladimir Martus mardi 9 juillet à l'AFP. "Nous allons entrer à Brest avec le (voilier français) Belem et d'autres bateaux (...) Je ne sais pas si la police va m'arrêter ou pas mais je vais essayer", a dit à l'AFP le capitaine de ce trois-mâts de 34 mètres de long, réplique exacte d'une frégate du tsar Pierre Le Grand.
Le navire russe Shtandart ne peut participer aux Fêtes maritimes de Brest en raison d'un arrêté de la préfecture du Finistère. Le navire, dont le pavillon russe fait polémique depuis des mois, avait dû en changer au printemps pour celui des Îles Cook, à la demande des autorités françaises. Malgré cela, le préfet du Finistère, "en lien avec les autorités gouvernementales, a pris un arrêté d'interdiction d'accès au port de Brest" à l'encontre du Shtandart, selon un communiqué de dimanche 7 juillet.
Cette interdiction s'appuie sur l'extension des sanctions européennes, décidée le 24 juin 2024, aux "navires répliques historiques". Le navire "n'est donc pas autorisé à accéder au port de Brest (...) ni à aucun autre port du département", a précisé la préfecture.
Le navire "en mer sans port d'arrivée"
Le Shtandart, qui a quitté le port de La Rochelle jeudi 4 juillet, se trouve actuellement entre l'Île d'Yeu et Saint-Nazaire, a indiqué son capitaine Vladimir Martus à l'AFP. Le navire était censé accoster jeudi 11 juillet à Brest, à la veille de l'ouverture des Fêtes maritimes.
"Nous savons que le bon peuple ukrainien a mené une lutte héroïque contre l'agresseur, nous savions que le drapeau tricolore russe pouvait être une raison de leur colère", a expliqué le capitaine dans un communiqué diffusé lundi. Selon lui, "la véritable mission du Shtandart (...) est de développer l'amitié entre les peuples de toutes les nations, de mettre fin à la haine (...) au niveau des gens ordinaires". Pour le Shtandart et son équipage, cette situation "est une question de vie ou de mort", selon Vladimir Martus, alors que le navire est "en mer sans port d'arrivée".
Ce navire "n'a rien à faire dans les ports français"
Du côté des opposants au navire, la décision préfectorale est "un précédent important", a déclaré à l'AFP Bernard Grua, animateur du collectif "No Shtandart In Europe". "On va dans le bon sens", a ajouté l'officier de marine de réserve, qui maintient cependant le rassemblement prévu mardi à Brest "pour demander l'application effective de l'arrêté préfectoral". "Notre objectif reste le même : foutre le Shtandart dehors. Il n'a rien à faire dans les ports français", a-t-il asséné.
Quant à la mairie de Brest, elle a annoncé son intention de "respecter les directives de l'État". "Nous l'appliquerons sans discussion", a déclaré Fortuné Pellicano, adjoint au maire de Brest et président délégué des Fêtes maritimes, au sujet de l'arrêté d'interdiction d'accès au port.
L'association bretonne de défense de la mer et des marins Mor Glaz a au contraire dénoncé, dans un communiqué, un arrêté préfectoral "qui n'a aucun sens". "Qu'ont fait ces marins embarqués à bord de ce grand voilier russe Shtandart (...) pour mériter ce bannissement ?", a interrogé l'association. "Cela est bien triste pour ces marins qui ne sont coupables de rien, mais surtout pas de cet abominable conflit !", a-t-elle lancé.
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