Marseille invente le "Festival du film chiant"
Il y a tellement de raisons pour qu'un film soit "chiant", il peut être lent, contemplatif, mal rythmé, choquant, égocentrique, etc. À Marseille, les amoureux du cinéma veulent "valoriser des films passionnants" en utilisant "un concept marketing douteux" , selon Emmanuel Germond, artiste et créateur du Fific (le Festival international du film chiant).
L'événement revendique ces "handicaps commerciaux qui font de ces ovnis radicaux, des créations efficaces et attachantes" .
Les organisateurs jouent leur va-tout et présentent dès ce samedi en proposant un film "dans [le genre] chiant, le plus large possible" . Il s'agit de Häxan, la sorcellerie à travers les âges , un film dano-suéduois muet de Benjamin Christensen sorti en 1922. Petit décryptage de la part de l'équipe qui organise le festival, cette bobine scandinave est chiante pour les raisons suivantes : "Pas de son, pas de couleurs, improvisation musicale et psychédélisme." Les spectateurs sont prévenus.
Autre pépite proposée mardi prochain à Marseille, un "film chinois chiant" pour cause de "longueur, aucune action, thème historique, pays communiste, âge du personnage principal" . Ce (très très) long métrage de 3h17 sorti en 2007 nous présente la vie d'une Chinoise si enthousiaste à propos de l'idéal socialiste qu'elle "est prête à toutes les sanctions pour retrouver son titre quotidien de camarade" .
De l'aveu même de l'organisateur adepte du second degré, cette édition est un test. L'idée est de proposer l'an prochain un soirée autour du court-métrage intitulée "Petit mais déjà chiant" .
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