Musique : les Eurockéennes de Belfort, un anniversaire tourné vers l'avenir
La 30e édition des Eurockéennes de Belfort ouvre ses portes ce jeudi. Le festival, toujours l'un des plus reconnus en France, a évolué entre ouverture à des styles nouveaux et résistance face à l'armada de concurrents soutenus par de grands groupes.
Quand il s'agit d'équilibrer une programmation, on peut toujours compter sur les Eurockéennes ; entre le rock sauvage des Queens of the Stone Age et le rap de Damso, le festival mérite plus que jamais son titre de généraliste. Depuis 30 ans, les "Eurocks" ont peu varié, marchant sur ces deux pieds forts. "Peu de festivals peuvent se targuer d'avoir fait JAY-Z, Kanye West, Missy Elliott et j'en passe, jubile le directeur Jean-Paul Roland. On a toujours été attentifs."
Après Booba l'année dernière, qui a ramené une foule immense, Orelsan emmène cette fois la meute constituée de Lomepal, Hamza, Bigflo & Oli, Moha La Squale, sans oublier un grand nom du rap américain, Rick Ross. Pour fêter les 30 ans, les organisateurs n'ont pas voulu casser la tirelire.
Les groupes qu'on ne peut plus faire, Radiohead, Coldplay ou Metallica, de toute façon on les a déjà accueillis !
Jean-Paul Roland, directeur des Eurockéennes
Ils ont préféré célébrer les valeurs des Eurocks, entre diversité des arts - de la danse ou du street art cette année - et des musiques actuelles, toujours marquante sur les rives du Malsaucy. D'autant que la concurrence et la concentration dans le secteur incitent à la prudence. "On est condamnés à l'affluence", prévient Jean-Paul Roland.
La seule puissance que nous avons, c'est l'historique, et c'est pas mal car c'est ce qui manque aux grands groupes
Jean-Paul Roland, directeur des Eurockéennes
Les Eurockéennes, présidées depuis trois ans par Mathieu Pigasse, espèrent avec tout cela fêter les 30 ans sur un record de fréquentation, environ 130 000 festivaliers, seule garantie pour un avenir à la hauteur du passé. Mais pour garder l'équilibre, il faudra aussi surmonter une bien mauvaise nouvelle : les organisateurs dénoncent une augmentation ahurissante des coûts de sécurité du festival, facturés par le ministère de l'Intérieur. Ils passeraient de 30 000 à plus de 250 000 euros. Une "mise en péril" de l'avenir même du festival disent-ils, alors que cette trentième édition s'efforce, justement, de regarder vers le futur.
Les Eurockéennes de Belfort, du 5 au 8 juillet, avec Queens of the Stone Age, Nine Inch Nails, Beth Ditto, Damso, Orelsan, Rick Ross, Texas, Seasick Steve, Liam Gallagher, Kiddy Smile, Sampha, Eddy De Pretto...
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