Les Nuits de Fourvière : une ouverture vertigineuse avec "The pulse", un spectacle à la frontière entre le cirque contemporain et la danse
C'est une tradition. Au festival des Nuits de Fourvière, le succès d'un spectacle se mesure à la ferveur des applaudissements et à la quantité de coussins envoyés vers le ciel à l'issue de la représentation. À n’en pas douter The Pulse, dernière création de la compagnie de cirque australienne Gravity and Other Myths, a conquis le public lyonnais. La clameur des 3 000 spectateurs réunis pour la soirée d'ouverture, a retenti de longues minutes dans l'amphithéâtre antique de Fourvière. Et les températures automnales de ce jeudi 30 mai n'ont en rien gâché la fête.
The Pulse est une pièce vertigineuse, à la frontière entre le cirque contemporain et la danse, où acrobates et choristes donnent corps à un collectif puissant et envoûtant.
Imaginez les silhouettes qui se hissent toujours plus près du ciel. Des hommes et des femmes debout, les pieds des uns sur les épaules des autres. Un, deux, trois, combien seront-ils à se soulever ainsi à la verticale ? La pyramide s'élève et le chœur compte crescendo. Un, deux, trois. Quatre peut-être. Les corps tiennent bon avant de plonger, rattrapés par les lois de la gravité.
Une énergie sans pareil
Créé durant la pandémie, The Pulse célèbre la joie de se retrouver après une lourde solitude. Équilibres, figures aériennes, colonnes à trois et même à quatre, dans une énergie sans pareil, les acrobates surdoués de Gravity and Other Myths poussent leurs limites toujours plus loin, toujours plus haut.
Les corps construisent des ponts, les corps s'effondrent et se relèvent instantanément pour composer de nouvelles architectures humaines. Le collectif fait figure de valeur suprême. Il est question d'amitié, de confiance et de solidarité. Où l'on redécouvre que seul le groupe aide l'individu à s'élever.
C’est une compagnie complètement phénoménale, l’une des plus grandes compagnies de cirque mondiale. Ils m’ont juste éblouis par ce qu’ils sont capables de faire avec leur corps. Ils repoussent les limites du possible.
Vincent Angladeco-directeur des Nuits de Fourvière
Si la première représentation française se déroule sur l'immense plateau du théâtre antique de Fourvière, c'est que le lieu est idéal pour accueillir une production d'une telle envergure qui regroupe sur scène vingt-quatre acrobates et une trentaine de choristes. "On veut vraiment faire honneur à ce lieu, explique Darcy Grant, directeur artistique de la compagnie, quelques heures avant la première. Pour nous Australiens, ce festival est l’un des trois plus importants en Europe. Être ici, c’est vraiment extraordinaire."
Assise au deuxième rang, une dessinatrice croque les corps en mouvement. Hélène Leblanc a rencontré la compagnie australienne lors du festival de cirque Circa Auch dans le Gers en 2021. Depuis, elle suit la troupe lorsqu'elle se produit en France. Ses aquarelles réalisées sur le vif saisissent les attitudes, les courbures et la grâce des acrobates. "Ce qui me plaît, dit-elle, c'est de saisir l'instant et les émotions."
La tristesse, le rire, la violence ou la peur, The Pulse déploie une palette d'émotions dans une poésie incroyable. Des pulsations vivifiantes qui font battre le cœur des spectateurs.
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