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Exposition universelle de Milan : un accouchement dans la douleur

L'inauguration de l'Exposition universelle en Italie, vendredi, tient quasiment du miracle car le chantier a connu de nombreux problèmes et retards.

Article rédigé par franceinfo
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L'entrée de l'Exposition universelle 2015 de Milan (Italie) photographiée le 11 février 2015, avant l'inauguration le 1er mai. (GIUSEPPE CACACE / AFP)

Au menu, l'art, la culture, la gastronomie, et un slogan alléchant : "Nourrir la planète, énergie pour la vie." L'Exposition universelle 2015 a ouvert ses portes à Milan (Italie), vendredi 1er mai, mais les festivités masquent un accouchement dans la douleur, sept ans après l'attribution du chantier à la ville.

Les oppositions politiques

Après l'enthousiasme des débuts, incarné notamment par la maire de droite de Milan, Letizia Moratti, ce fut une douche froide. Liée à l'économie d'abord, puisque 2008 marque l'apogée de la crise en Europe. A la politique, ensuite, avec l'arrivée de personnalités peu favorables au projet. Le retour au pouvoir de Silvio Berlusconi cette année-là s'accompagne de celui du ministre des Finances, Giulio Tremonti. Favorable à l'austérité, il réduit la part du budget public dans l'Exposition, note sur son blog Philippe Ridet, correspondant du Monde en Italie.

A Milan, Giuliano Pisapia, un maire de gauche, moins investi dans le projet, prend la place de Letizia Moratti en 2011. Enfin, la Ligue du Nord, peu favorable elle aussi à l’événement, conquiert la présidence de la région. "De 2008 à 2011, les politiques n’ont strictement rien fait. Trois années perdues", explique le journaliste Gianni Barbacetto, co-auteur du livre Le grand bal de l’Expo, éd. Chiarelettere, cité par Philippe Ridet.

Après deux choix malheureux à la tête de l'Expo, il faut attendre 2011 pour que soit nommé l'actuel responsable, Giuseppe Sala, qui mènera le projet à son terme. Il aura eu à peine quatre ans pour faire face au défi, et aura dû faire face à des contestations de la société civile et de mouvements alternatifs. No Expo dénonce ainsi le gaspillage d'argent public et le recours à des travailleurs précaires ainsi qu'à des bénévoles. Sans compter le sponsoring par des grandes multinationales de l'alimentation en contradiction, selon ce mouvement citoyen, avec ce qu'affirme promouvoir l'Expo.

La corruption

La corruption au plus haut niveau sur le chantier a été révélée au grand jour en mai 2014, à un an de l'inauguration. "Sept personnes sont arrêtées le 8 mai, à la demande du parquet de Milan", relatent Les Echos

Parmis les personnes interpellées "figurent Angelo Paris, le directeur de la planification et des achats d’Expo 2015, numéro deux 'de facto' du projet, ainsi que divers ex-élus de Forza Italia [le parti politique de Silvio Berlusconi]. Tous sont soupçonnés d’avoir mis en place un système d’attribution préférentielle des marchés à large échelle. Angelo Paris a été remplacé par Marco Rettighieri, dirigeant d’Italferr, filiale de Ferrovie dello Stato, les chemins de fer italiens", ajoute le quotidien.

Il faut alors d'urgence nommer un tuteur, Raffaele Cantone, président de l’Autorité nationale anti-corruption, pour veiller à davantage de régularité, et créer une "task force" parallèle chargée de mieux contrôler les travaux.

Les retards

Pas d'étonnant donc, si l'Expo accumule des retards tels que la visite prévue pour les journalistes, mercredi 29 avril, est annulée, comme le relate le correspondant du Monde. "Motif : il faut laisser les 9 000 ouvriers présents sur le site travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre, jusqu’à la dernière seconde du dernier jour." 

En effet, selon l'AFP, depuis plusieurs mois, les ouvriers se relaient durant 20 heures, voire 24 heures par jour, notamment au chevet de l'emblématique pavillon italien, dont les travaux ont pris beaucoup de retard.

Ce qui n'empêche pas le gouvernement italien d'espérer quelque 20 millions de visiteurs sur six mois. Et une magnifique publicité pour l'Italie, rappelle France 3.

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