Davantage de femmes, deux nouvelles stars et des grands noms au tapis : trois choses à retenir du "Guide Michelin 2019"
Le nouveau directeur du "Michelin" avait promis un rajeunissement et des surprises : il a tenu parole.
Depuis 120 ans, il donne le tempo de la gastronomie française. Le Guide Michelin, dont l'édition 2019 est publiée lundi 21 janvier, avait annoncé son intention de faire peau neuve, avec un nouveau directeur et des promesses de rajeunissement et de féminisation. Les actes ont-ils suivi les paroles ?
Un arrière-goût amer pour de grands noms
Plusieurs noms connus du grand public ont été rétrogradés par le célèbre guide rouge. A commencer par le chef Marc Veyrat, qui perd la troisième étoile que le Michelin lui avait décernée l'an passé. Le chef au chapeau s'est dit "terriblement déçu" sur Europe 1 : "C'est pire qu'injuste. Je n'arrive pas à comprendre. Ils ont voulu faire le buzz. On n'a rien compris à leurs justifications, toute l'équipe est abasourdie." Deux autres chefs sont rétrogradés de la même façon : Marc Haeberlin de L'Auberge de l'Ill, à Illhaeusern (Haut-Rhin) – étoilé depuis cinquante ans !– et Pascal Barbot de L'Astrance, à Paris. De la même façon, le restaurant de la famille Bras, qui avaient demandé à ne plus apparaître dans le guide, réapparaît dans ses pages, mais avec deux étoiles, contre trois en 2017. De quoi se mettre la rate au court-bouillon ?
Le nouveau directeur du guide, Gwendal Poullennec, avait prévenu dans L'Express : "Une étoile est attribuée pour un an. Si la qualité de la prestation est au rendez-vous et qu'on ne décèle pas de faille, on n'a aucun problème à être réactifs. A la hausse comme à la baisse."
La mayonnaise monte pour deux nouveaux "triple étoilés"
Deux nouveaux triple étoilés rejoignent ce club très fermé : il y a au total 127 trois étoiles dans le monde, dont 27 dans l'Hexagone. Premier primé, Laurent Petit, "chantre de la cuisine lacustre et végétale" pour Le Point. "J'obtiens les trois étoiles avec une racine d'endive, une tarte au chou...", a-t-il plaisanté. Le second, l'Italo-Argentin Mauro Colagreco, célèbre pour sa cuisine cosmopolite. "La cuisine française est la meilleure cuisine du monde et je suis venu en France pour ça", a-t-il dit d'une voix émue.
Laurent Petit décroche une troisième étoile au Clos des Sens, à Annecy ! #3étoiles #3stars #guidemichelinFR pic.twitter.com/duoUodgHap
— Le guide MICHELIN (@guideMichelinFR) 21 janvier 2019
Chef universel, multilingue, un pied en France et l'autre en Italie : au Mirazur, à #Menton, Mauro Colagreco décroche #3étoiles dans l'édition 2019 du #guidemichelinFR. pic.twitter.com/5cnzcQG4Wg
— Le guide MICHELIN (@guideMichelinFR) 21 janvier 2019
Champagne pour les femmes
Tout en revendiquant sa totale liberté, "sans quota ni parti pris", le guide revendique un nombre record de femmes dans le contingent des "nouveaux étoilés". ll n'y avait jusqu'à présent que quinze cheffes primées, dont une seule à trois étoiles, Anne-Sophie Pic à Valence. Parmi les nouvelles venues, figure Stéphanie Le Quellec (La Scène, à Paris), ancienne lauréate de "Top Chef" en 2011 qui obtient sa deuxième étoile. Amélie Darvas et Gaby Benicio sont récompensées d'une étoile pour leur table héraultaise Aponem, qui a déjà eu les honneurs du Fooding, racheté par Michelin en 2017.
Gwendal Poullennec, directeur international des guides, veut que les chefs soient libres : « Notre guide est indépendant. Sans quota ni parti pris. Nous tenons à votre liberté ». #MICHELINSTAR19 #guideMICHELINFR pic.twitter.com/Imwi9T6hSr
— Tasty Life Magazine (@TastyLifeMag) 21 janvier 2019
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