Gisèle Halimi, combattante acharnée pour le droit à l’avortement et la criminalisation du viol
Aux États-Unis, les partisans du droit à l'avortement manifestent pour une deuxième journée, dimanche 26 juin. En France, le combat pour le droit à l'avortement est très lié à l'engagement d'une femme : celui de l'avocate Gisèle Halimi. Portrait d'une battante.
Gisèle Halimi a passé sa vie à défendre les autres. Elle fut l’avocate des grands procès qui ont bousculé les lois sur l’avortement puis sur le viol. Elle a aussi défendu des nationalistes, en pleine guerre d’Algérie. Cette battante refusait l’ordre établi. Dans les années 1970, elle dit tout haut ce que beaucoup de femmes ont alors peur d’avouer. "La vérité, c’est que toutes les femmes avortent, y compris les femmes des députés, et les maîtresses des ministres et tout le monde. Seulement, elles ne le disent pas", disait-elle à la télévision en 1971.
Elle fait criminaliser le viol
En octobre 1972, elle brise ce tabou en gagnant son plus grand procès : une jeune fille de 16 ans est accusée d’avoir avorté, ce qui est alors puni d’emprisonnement par la loi. Elle sera relaxée, grâce à son avocate Gisèle Halimi, qui gagne le procès et l’opinion publique. L’avortement sera dépénalisé deux ans plus tard.
Aux côtés des féministes, elle a obtenu que le viol soit un crime et non plus un délit, lors du procès d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) en 1978. Pour la première fois, des violeurs sont jugés aux assises. À l’extérieur du tribunal, elle est injuriée mais elle ne plie pas. Les violeurs sont condamnés et deux ans plus tard, le viol est criminalisé.
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