Hiramatsu, le bassin aux nymphéas - Hommage à Monet
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L'exposition réunit une trentaine d'œuvres de Hiramatsu
Reiji, présentées pour la première fois en France et est complétée par une
large sélection d'estampes japonaises de la collection de Claude Monet et d'œuvres de Claude Monet de la prestigieuse
collection du musée Marmottan Monet (Iris,
Le Pont Japonais et quelques dessins
rarement montrés) et du lycée Claude Monet a Paris (Nymphéas avec rameaux
de saule ).
Feuilles d'or, d'argent ou de platine, Hiramatsu Reiji
utilise les pigments minéraux les plus précieux pour ses tableaux et paravents
avec pour motif les nymphéas. Cet hommage de Hiramatsu a Monet est l'occasion
de découvrir la peinture d'un grand artiste contemporain et de reconsidérer l'ampleur
de l'influence de l'art japonais sur les peintres japonisants, en particulier
sur le fervent collectionneur d'estampes que fut Claude Monet. Ces deux grands artistes se rejoignent dans leur quête absolue de la beauté
et des jeux de lumière.
L'hommage de Hiramatsu à Claude Monet
L'art japonais n'a pas été sans influencer Claude Monet
comme l'atteste sa collection d'estampes japonaises que l'on peut aujourd'hui
admirer à Giverny (La collection de la fondation Claude Monet compte plus de
231 estampes de l'époque d'Edo, d'Hiroshige, a Utamaro en passant par Hokusai).
En 1883, Monet s'installe a Giverny dans la maison du Pressoir, ou il résidera
jusqu'à sa mort en 1926. Il a l'occasion pour la première fois de dessiner les
contours de son jardin, dont l'élaboration durera plus de vingt ans, de 1883 a
- Il transforme le verger, appelé Clos normand, en jardin enclos de fleurs.
Puis en 1893, il achète une parcelle en contrebas de sa propriété et entreprend
d'y aménager un jardin d'eau, auquel il adjoint un pont japonais. A partir de
1915, Monet se consacre aux Grandes Décorations destines a l'Orangerie.
En 1994, le peintre Hiramatsu Reiji visite Paris pour la première
fois à l'occasion de l'exposition personnelle que lui consacre la galerie JAL.
Il visite le jardin de Monet a Giverny et découvre les Grandes Décorations a
l'Orangerie. Hiramatsu eut l'impression de se trouver face à des paravents ou
des panneaux décoratifs japonais. Ému et bouleversé par la beauté de cette œuvre,
il décide de partir sur les traces de Monet, a la recherche de sa pensée et de
son art. Il se rend en France a plusieurs reprises et effectue de longs séjours
a Giverny ou il exécute sans relâche des croquis du bassin aux nymphéas. J'ai été profondément étonné en découvrant l'œuvre immense
qu'est la série des Nymphéas. Je me suis alors mis à étudier avec ardeur le japonisme,
avec le regard d'un peintre de nihonga qui part pour un voyage vers l'impressionnisme
et le japonisme. Pour moi qui adore les fleurs, la Normandie fut une région de rêve.
Je me suis souvent rendu vers la mer en suivant la Seine. Le but de mon voyage
était d'aller à la recherche du japonisme dans le jardin de Monet à Giverny et
d'observer les reflets sur l'eau du bassin des nymphéas. J'ai tenté de comprendre
l'attirance qu'avait éprouvée Monet pour le japonisme depuis sa jeunesse, ainsi
que le regard qu'il portait sur les choses. C'est avec liberté et avec un
sentiment ludique que j'ai peint les nymphéas chers au goût japonisant de Monet.
L'exposition montre que tout comme les estampes japonaises
furent pour les impressionnistes une façon d'introduire une nouvelle
philosophie de l'espace et de la lumière, les toiles de Monet représentent une
source d'inspiration créatrice pour Hiramatsu Reiji : Si j'ai bien emprunté comme motif le bassin de Monet, les
nymphéas, les cerisiers, les libellules, l'espace et l'univers de l'œuvre
elle-même sont à la fois l'Occident et l'Orient : il s'agit d'un immense espace
qui va au-delà de l'univers et qui fut une tentative de sublimation du moi.
La collection
d'estampes japonaises de Claude Monet
Les estampes japonaises ukiyo-e fascinent par leur beauté, la somptuosité des couleurs, la délicatesse
des gaufrages ou des micas d'or, d'argent et de bronze. On les associe souvent
a la célèbre Grande
vague de Hokusai, aux paysages colores de
Hiroshige ou aux délicates beautés féminines d'Utamaro. Elles furent élevées au
rang d'œuvres d'art, au XIXe siècle, par les japonisants. Pourtant, lorsqu'elles furent créées,
a l'époque d'Edo (1603-1868), elles n'avaient guère qu'une visée
publicitaire, médiatique ou ludique. L'exposition présente exceptionnellement
vingt-sept estampes de la collection du maitre français et conservées a la
fondation Claude Monet de Giverny. La première estampe créée d'après une œuvre
du peintre Hiramatsu selon la technique traditionnelle de l'époque d'Edo par le Centre Adachi (The Adachi Institute of Woodcut Prints) est présentée
dans l'exposition.
Le nihonga
Hiramatsu, le
bassin aux nymphéas. Hommage à Monet réunira
plus d'une vingtaine de tableaux peints selon la technique traditionnelle du nihonga , qui allient tradition et modernité. Le nihonga est une technique de peinture millénaire qui penetre au
Japon par le biais de la Chine et de la Corée. Le mot nihonga signifie littéralement peinture japonaise , un terme qui fut crée a la fin du XIXe siècle, afin de
distinguer la peinture japonaise traditionnelle, de la peinture a l'huile a l'occidentale,
yôga , qui était alors très prisée. Aujourd'hui, le nihonga se réfère a la peinture japonaise qui utilise
essentiellement des pigments naturels, des minéraux, de la nacre de différents
coquillages, de l'encre de Chine, de l'eau, du nikawa (colle animale), des feuilles d'or. Cette exposition sera également
l'occasion de présenter des œuvres récentes d'Hiramatsu, jamais exposées, qui
viendront enrichir la collection du musée des impressionnismes Giverny.
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