Iran : libération sous caution de trois artistes arrêtés pour avoir soutenu les manifestations
Les actrices Soheila Golestani et Faezeh Aeen, ainsi que le directeur de théâtre, Hamid Pourazari, ont été libérés en Iran dimanche 11 décembre sous caution, après dix jours de détention pour avoir réalisé une vidéo "enfreignant la loi", a indiqué l'agence de presse Isna. Il était reproché aux deux premiers d'avoir réalisé une vidéo, devenue virale, dans laquelle Soheila Golestani marche dans un parc, la tête dénudée et habillée de noir, s'arrêtant au pied d'un escalier et fixant la caméra, avant d'être rejointe par neuf autres femmes et cinq hommes, qui prennent la même pose.
Les artistes, notamment de célèbres comédiennes, aux affiché publiquement leur soutien à ce qui est désormais considéré comme une révolution par les Iraniens. A l'instar de la comédienne Hengameh Ghaziani qui a été également été arrêtée, puis remise en liberté sous caution fin novembre.
Premières exécutions
L'Iran est le théâtre de manifestations déclenchées le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs pour avoir, d'après celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique. Les autorités, qui dénoncent des "émeutes" encouragées selon elles par l'Occident, ont fait état de milliers de personnes arrêtées dans le cadre des manifestations et les autorités iraniennes ont commencé à procéder à des exécutions.
L'Iran a procédé lundi 12 décembre à une deuxième exécution liée aux manifestations qui secouent le pays depuis trois mois, a annoncé Mizan online, l'agence de l'autorité judiciaire du pays. "Majidreza Rahnavard, qui a été condamné à mort le 29 novembre pour l'assassinat 12 jours plus tôt à l'arme blanche de deux agents de sécurité et avoir blessé 4 autres personnes" a été exécuté en public à Machhad, précise l'agence. Il avait été arrête le 17 novembre alors qu'il tentait de fuir le pays, selon Mizan online. La première exécution avait eu lieu jeudi 8 décembre. Mohsen Shekari, 23 ans, avait été condamné à mort pour avoir bloqué une rue et blessé un paramilitaire au début des manifestations.
L'annonce de son exécution avait provoqué de multiples condamnations à l'étranger ainsi qu'aux Nations unies.
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