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"J'ai perdu mon corps" nommé aux Oscars : "On est quand même face à des blockbusters", se réjouit le producteur

Le film d'animation "J'ai perdu mon corps" fait partie des longs métrages français nommés cette année aux Oscars. Sur franceinfo, Marc du Pontavice, le producteur, s'est félicité du parcours "singulier" de son film dont "personne n'a voulu".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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"J'ai perdu mon corps" de Jérémy Clapin. (Copyright Rezo Films)

"On est quand même face à des blockbusters", a déclaré lundi 13 janvier sur franceinfo Marc du Pontavice, le producteur de J'ai perdu mon corps, film d'animation français sélectionné aux Oscars. Le film réalisé par Jérémy Clapin fait figure de petit poucet dans la sélection, face à Dragons 3 : Le monde caché, Klaus, Monsieur Link et Toy Story 4.

franceinfo : Comment réagissez-vous après cette sélection aux Oscars ?

Marc du Pontavice : C'est toujours une surprise, parce que même si on a travaillé beaucoup pour arracher cette nomination, on est quand même face à des blockbusters qui font des milliards de dollars au box-office. C'est toujours extraordinairement compliqué de se frayer un chemin dans cette compétition très impressionnante, dans une catégorie où les Américains sont traditionnellement dominants, donc c'est toujours une joie.

C'est important pour vous de mettre en avant le savoir-faire français dans le film d'animation ?

Les Américains nous regardent avec énormément d'attention. Il y a beaucoup d'amour à Hollywood pour ce film, parce qu'il trace une voie alternative du cinéma d'animation que les Américains n'arrivent pas à entreprendre parce que l'emprise du marché et du système aussi ne permet pas de sortir des films aussi singuliers. D'abord parce que c'est un film qui mixe les techniques, c’est un film qui ose utiliser l'animation pour raconter une histoire adulte, et en plus pour travailler sur une thématique contemporaine, une histoire d'amour, de résilience, qui appartient en général au domaine de la prise de vue réelle. Pour toutes ces raisons, il y a un immense intérêt pour ce film, c'est ce qui nous donne des vraies chances dans cette compétition.

Votre fierté, elle vient aussi du fait d'oser cette écriture-là en choisissant le film d'animation ?

Ce qui est magique, c'est qu'on part de rien, d'un film qui vient de nulle part. Personne n'en a voulu, personne n'y a cru. Le réalisateur Jérémy Clapin et moi-même on y a cru, on a mis les moyens nous-mêmes, parce que c'était la seule manière de le financer. On a pris tous les risques avec une très forte conviction. Et aujourd'hui le bonheur c'est ça : tout le monde non seulement admire le film, mais a beaucoup d'estime pour le risque pris et la volonté de changer le jeu.

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