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Jean-Marie Bigard : "Ce n'est pas la blague qui compte mais la qualité du conteur"

L'humoriste Jean-Marie Bigard est l'invité du Monde d'Élodie. Il se confie sur sa carrière d'humoriste et sur son passé entravé d'embûches. 

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'humoriste Jean-Marie Bigard chez lui, à Paris, le 6 mai 2014. (JOEL SAGET / AFP)

Le Monde d'Elodie avec Jean-Marie Bigard

"Ce n'est pas la blague qui compte mais la qualité du conteur (...) C'est lui qui fait que plus personne ne pourra la raconter autrement", estime l'humoriste Jean-Marie Bigard sur franceinfo, dans Le Monde d'Élodie, à l'occasion du lancement de son ultime tournée. 

Le célèbre humoriste de 64 ans a en effet annoncé en mars dernier qu'il mettrait fin à sa carrière après son dernier spectacle Il était une fois Jean-Marie Bigard, le spectacle de ma vie. "L'aiguille tourne. Même en s'accrochant aux aiguilles, on ne peut pas l'arrêter", confie Jean-Marie Bigard. 

Son médecin l'a aussi averti qu'il ne pourrait plus tenir le même rythme : "Je hurle deux heures sur scène depuis presque trente-trois ans maintenant", souffle l'artiste qui débutera donc sa dernière tournée en septembre prochain.  

Comique à la scène comme au bar

Sa  longue carrière d'humoriste a été précédée par celle, beaucoup plus brève, de barman. C'est là que Jean-Marie Bigard a appris le rôle de comédien. "Quelle plus belle scène que celle d'un bar ?", considère Jean-Marie Bigard qui compare les deux milieux. "Ce qui fait que tu vas boire ton Ricard dans un bar plutôt qu'un autre, c'est la gueule du type qui est derrière." 

C'est donc derrière le comptoir que l'humoriste confirme son envie d'être le boute-en-train de la bande comme lorsqu'il l'était, plus jeune à l'école. "Dès que le professeur partait, je montais sur le bureau et réalisais un sketch de Robert Lamoureux", raconte-t-il.

Un humoriste au passé difficile

L'humour est ce qui l'a sauvé. Jean-Marie Bigard a en effet appris à "survivre" après la perte de ses deux parents. D'abord sa mère qui est décédée d'un cancer du pancréas alors qu'il n'avait que vingt ans. "Ca a été un soulagement énorme pour moi parce que cette souffrance n'en finissait pas (...) Elle a quitté son corps, maintenant elle vole avec les anges et ne souffre plus", juge-t-il.

Puis son père "assassiné d'une douzaine de coups de couteau par un jaloux" un an plus tard. "Pour me faire chier maintenant il va falloir me mettre quelques pelletées", affirme le comédien qui a, au cours de sa carrière, rempli le Zénith, Bercy et le Stade de France. 

Des succès d'abord populaires

Au total, ses spectacles ont réuni quatre millions de spectateurs et huit millions de DVD ont été vendus. Pourtant, au départ, Jean-Marie Bigard n'était pas dans "les petits papiers" de Philippe Bouvard, l'humoriste, journaliste et fondateur des Grosses Têtes sur RTL. À l'époque, ce dernier était celui vers lequel il fallait se tourner pour percer dans le monde du théâtre. "Je lui déclenchais de l'urticaire (...) Il m'exécrait", déclare Jean-Marie Bigard. 

Il relativise toutefois cet épisode en rappelant qu'aucun de ses succès n'a été reconnu par l'intelligentsia. Un constat qui l'amuse au moins autant qu'il l'angoisse. "C'est quand même incroyable d'avoir traversé la carrière que j'ai faite sans avoir été une seule fois dans les cinq ou six nominés", se questionne l'humoriste qui tient à ce que l'on comprenne "qu'entre deux couilles, il y a un coeur qui bat"

Jean-Marie Bigard, à retrouver en tournée, avec le spectacle "Il était une fois Bigard", à partir de septembre 2018.

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