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"Assassin's Creed Valhalla" : la saga culte entre renouveau et retour aux sources

Le jeu d'Ubisoft, nouvel épisode de la saga culte, fait un carton depuis sa sortie le mois dernier en France. Nous avons pu le tester sur la toute puissante PlayStation 5.

Article rédigé par franceinfo Culture - Gaël Simon
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 8min
Direction le monde des Vikings et l'Angleterre du IXème siècle dans ce dernier titre de la saga. (UBISOFT)

En treize années d’existence et avec 155 millions de jeux vendus, Assassin’s Creed s’est imposée comme l’une des marques les plus incontournables du jeu vidéo. Ce 10 novembre, la saga est revenue avec un nouveau titre, Assassin’s Creed Valhalla qui continue la mutation amorcée en 2017 par Ubisoft. Après l’échec critique d'Assassin’s Creed Syndicate en 2015, l’éditeur français avait en effet pris un tournant et décidait d’explorer d’autres horizons. Les missions furtives laissaient place à de véritables combats de guerre tandis que des éléments de jeux de rôle étaient introduits.

Assassin’s Creed Valhalla reprend donc les cadres posés par ses récents prédécesseurs (Assassin's Creed Origins en 2017 et Assassin's Creed Odyssey en 2018), tout en renouant, par certains aspects, avec les origines de la saga. Alors que vaut ce dernier opus ? Nous avons vu tester cet Assassin’s Creed à la sauce NextGen sur PlayStation 5.

Ce qu'on a aimé

Une histoire prenante et réussie

Il faudra être patient pour aller au bout de ce dernier Assassin’s Creed. Selon les créateurs du titre, les joueurs mettront près de 60 heures pour le terminer. Une longueur expliquée par la densité et l’intérêt de son histoire. Dans le titre, nous jouons le personnage d’Eivor, une femme ou un homme, c’est au choix. Eivor est adopté par un roi viking. Ce dernier est vaincu par le violent et sanguinaire souverain de Norvège. Quelques années plus tard, Eivor et son frère, Sigurd, fuient vers l’Angleterre et vont partir à la conquête de 16 régions du pays. Eivor devra battre les rois locaux et installer des dirigeants avec lesquels il a noué des alliances à leurs places.

Le héros est ainsi un guerrier, et non pas un assassin comme les premiers protagonistes de la saga, mais l’histoire nous saisit par sa densité et son originalité. En parallèle de la quête centrale, le joueur pourra réaliser des missions secondaires, et mener de véritables raids d’exploration, même si certaines quêtes nous sont apparues parfois plus faibles et moins captivantes. Assassin’s Creed Valhalla nous offre tout de même une vraie expérience d’aventures et de découvertes, avec des surprises au détour d’une grotte, d’une ferme ou d’une forêt mystérieuse. Un récit riche dont Ashraf Ismail, directeur créatif, et Darby McDevitt, directeur narratif et auteur d’Assassin’s Creed Revelations, sont à l’origine.

Petite pointe négative tout de même pour les dialogues qui se montrent inégaux, notamment lors des joutes verbales où certaines piques peuvent tomber à l'eau.

Une photographie exceptionnelle

Le tout est porté et transcendé par une photographie et direction artistique réussies. Le jeu nous convainc par la diversité de ses paysages et une nature représentée comme rarement dans un jeu vidéo. Le joueur passera donc par les vastes étendues enneigées de Norvège, les plaines automnales et les forêts verdoyantes d'Angleterre. Assassin’s Creed Valhalla offre un dépaysement total et retranscrit avec justesse l’ambiance moyenâgeuse du IXe siècle. Car bien plus qu’un titre sur les Vikings, le blockbuster est un jeu sur le Moyen-Âge.

Ubisoft semble proposer un travail dense sur les jeux de lumière à travers ce nouvel opus. À noter toutefois quelques défauts visuels. Les visages des personnages secondaires laissent parfois à désirer et certaines textures peuvent manquer de densité.  

Une bande son prenante

Et à cette impression visuelle s’ajoute une expérience sonore réussie à travers une bande originale de qualité. Les musiques de ce titre renforcent l’intensité des combats et apportent un caractère épique à l’aventure. Une bande-son confiée à Jesper Kyd, connu pour son travail sur Assassin’s Creed II et à Sarah Schachner qui avait déjà collaboré avec Ubisoft pour Assassin’s Creed Unity, Assassin’s Creed IV et Assassin’s Creed Origins. Einar Selvik, compositeur pour la série Vikings, complète le trio à l’origine de cette bande originale réussie.

Le retour des missions d’infiltration

Les fans originels de la saga seront heureux de retrouver dans ce dernier titre des missions d’approche furtive et discrète. Ainsi, Eivor est amené dans certaines quêtes à s’infiltrer dans des camps et des villages sans se faire repérer. Le joueur pourra alors se glisser au sein d’un groupe de villageois ou de moines en enfilant une cape noire et une capuche. Il pourra aussi faire diversion en payant un protagoniste alcoolisé pour qu’il attire l’attention des gardes sur lui.

De quoi renouer avec l’essence de la franchise, mais aussi apporter de la diversité à cette aventure en terres anglaises. Quant aux combats, les joueurs ne seront pas déstabilisés par le rythme des affrontements. Une différence tout de même : les adversaires n’attaquent pas Eivor tous en même temps. Des luttes finalement assez dynamiques et plaisantes, mais qui exploitent étonnamment assez peu la DualSense si vous jouez sur PlayStation 5.  

Ce qu'on n'a pas aimé

Service minimum pour la manette DuelSense

On avoue avoir été particulièrement séduit par les sensations offertes par la DuelSense sur Astro's Playroom. Et même si sur des titres comme Spider-Man : Miles Morales, le potentiel de la manette n’était pas totalement exploité, elle nous donnait quelques vibrations intéressantes. Ici, nous sommes presque étonnés par le flegme de la manette qui semble peu réagir aux situations, même pendant les combats. Après plusieurs heures passées sur d'autres jeux, le retour à une pratique sensitive bien plus plate est presque déstabilisant. Assassin’s Creed Valhalla ne nous offre pas la même expérience que les autres blockbusters NextGen auxquels nous avons joué.  

Une partie marquée par les bugs

C’est presque devenu une signature d’Assassin’s Creed : les bugs. Chaque titre de la franchise a connu son lot de petites défaillances techniques. Mais sur la dernière sortie d’Ubisoft, les bugs semblent encore plus récurrents. Au cours de nos parties, nous avons eu la surprise de découvrir notre drakkar voguant dans les airs, et non sur les eaux par exemple. Un membre des troupes ennemies peut parfois ne pas remarquer Eivor, alors que l’héroïne, ou le héros se trouve sous ses yeux. Nul doute que les prochaines mises à jour permettront de régler ces petits soucis techniques.

Verdict : un bon mélange entre passé et renouveau

Assassin’s Creed Valhalla reprend donc différents ingrédients, retournant notamment au Moyen-Âge et permettant aux joueurs de réaliser à nouveau des missions d’infiltration. À vouloir à la fois renouer avec son héritage, tout en continuant à se renouveler, la franchise aurait pu se perdre, mais la densité de l’histoire, la photographie et l’ambiance sonore qu’elle nous offre dans ce dernier titre lui permet de remplir sa mission. Le premier Assassin’s Creed NextGen devrait offrir de jolies sensations aux fans. Le blockbuster d'Ubisoft faisait d'ailleurs partie des cinq titres les plus vendus en France (pour sa version PlayStation 4) entre les 23 et 29 novembre.

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