Jeux vidéo : dans "Far Cry 6", l'acteur Giancarlo Esposito en tête d’affiche d’une révolution tropicale
Porté par l'acteur Giancarlo Esposito, le sixième épisode du jeu vidéo "Far Cry" cherche à retrouver la recette du cocktail qui a fait son succès. Le test de franceinfo.
A l'instar de James Bond, la série Far Cry fait lutter ses héros contre des "méchants" très souvent très charismatiques. Cette fois c'est Giancarlo Esposito, le "Gus" de la série Breaking Bad, qui incarne le puissant dictateur de l'île de Yara et on peut donc raisonnablement trembler pour ses habitants.
Le jeu commence avec une introduction mêlant cinématiques et phases de gameplay qui explique de façon courte et intense l'histoire de l'île. Anton Castillo est un tyran sanguinaire qui ne cherche bien entendu que le bonheur de son peuple mais fait face à une rébellion particulièrement active à laquelle vous allez prendre part dans un esprit "fun" et déjanté.
Entre ombre et lumière
Massacres, tortures, esclavage, la tyrannie imposée par le clan Castillo est particulièrement sanguinaire et peut paraître très dure pour certains joueurs. Pour atténuer cet aspect, Ubisoft a orienté son jeu vers un côté décontracté dans lequel on y incarnera Dani Rojas, le nouveau pilier de la Libertad. Dans ce rôle, Juan Cortes, le “mentor” de la rébellion, est particulièrement réussi et s’impose comme un personnage incontournable. Drôle et attachant, il prodigue ses conseils révolutionnaires tout en rappelant : “N’oublie pas de t’amuser”.
La musique tropicale enjouée qui retentit pendant les gunfights et les armes délirantes utilisées, comme ce fusil lance-disque qui permet de faire un mix sanglant de la Macarena, viennent renforcer ce décalage entre tuerie de masse et amusement. Et il faut avouer qu’on prend beaucoup de plaisir à essayer toutes les armes improbables du jeu sur les pauvres militaires du régime. Crocodiles, pumas, chiens à roulettes, les “amigos”, vos nouveaux animaux de compagnie qui vous suivent pas à pas, viennent rajouter leur grain de folie à ce joyeux bazar en plus d’être très utiles dans les combats.
Sous le soleil exactement
Far Cry renoue avec l’ambiance tropicale des débuts de la série et nous offre un archipel magnifique fortement inspiré par Cuba. Les vieilles voitures américaines trafiquées sillonnent les routes de l’île et la population appauvrie par des années de blocus américain s’est réfugiée dans la récup’ et la débrouille pour s’en sortir. Le bricolage est d'ailleurs un élément essentiel du jeu qui nous pousse à récupérer des pièces un peu partout pour améliorer notre équipement, dont l’aspect usé et rafistolé fait partie intégrante de l’ambiance révolutionnaire.
La carte est vaste et ponctuée de check-points ennemis, de convois et de missions secondaires parfois surprenantes. Les camps des rebelles sont constructibles et permettent de créer de nouvelles caches d’armes ou développer la chasse et la pêche. Du cheval à l’avion en passant par le tank, vous pouvez tout piloter et semer le chaos à volonté. L’île est fourmillante de vie mais donne l’impression que l’on doit toujours rester sur ses gardes car même des checkpoints passés aux mains des rebelles peuvent être attaqués par des convois ennemis en vadrouille.
Pas de révolution dans le gameplay
Pas de points de compétences à dépenser lorsqu’on monte de niveaux mais des accessoires et du Craft à gogo. Difficile donc de vraiment personnaliser son héros à part d’un point de vue cosmétique, même si les vêtements ont des capacités passives. Les armes sont certes nombreuses et plaisantes à essayer mais elles n’apportent pas grand-chose d’innovant ou de dévastateur et on se retrouve rapidement à utiliser toujours les mêmes, c’est-à-dire les premières, les plus efficaces. Plusieurs types de munitions peuvent être utilisées mais on ne peut pas les changer au milieu d’un combat et on se retrouve là aussi à souvent vider les mêmes chargeurs. Même s’il est toujours possible (et conseillé) de faire des approches discrètes, celles-ci sont moins efficaces que dans les autres opus et l’on se retrouve très souvent à défourailler à tout va, aidé en cela par une intelligence artificielle qui rend les gardes aveugles et sourds aux tirs de loin, sans doute embrumés par le rhum.
Les nouveautés apportées à la jouabilité sont nombreuses mais tombent parfois à côté ou semblent peu efficaces. Mention spéciale tout de même à l’utilisation du retour haptique des gâchettes de la PS5 qui apportent un vrai plus dans l’immersion des combats avec des sensations différentes en fonction des armes utilisées.
Cocktail tropical
Souvent drôle, ce nouveau Far Cry est une vraie bouffée de fraîcheur, malgré ses quelques bugs mineurs. L’histoire est plaisante, l’immersion dans cette ambiance de guérilleros bourrus est totale et l’on se prend vite d’affection pour le héros comme pour ses compagnons. L’île est superbe et invite à l’exploration grâce aux multiples moyens de transports. Même si les combats ont tendance à se ressembler, les adeptes du Craft pourront faire parler leur talent et surtout prendre du plaisir à essayer tout et n’importe quoi. Car il y a de quoi faire dans ce titre : combats de coqs, chasses au trésor, missions surnaturelles... les activités foisonnent et devraient occuper pendant de longues heures les apprentis rebelles en manque de soleil et de cocotiers.
Ubisoft est allé piocher dans ses anciens épisodes les éléments qui plaisaient au public pour en faire une sorte de best of. Rien de bien révolutionnaire là-dedans, mais il nous sert un cocktail tropical de personnages hauts en couleur dont il a le secret et qui devrait se laisser déguster par les aficionados du genre.
"Far Cry 6" est disponible le 7 octobre sur PS4 et PS5 - Xbox One et Series - PC.
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